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Recherche ninjas sans cause pour lutte contre méchants spectateurs

Recherche ninjas sans cause pour lutte contre méchants spectateurs

07 February 2014 | PAR Geoffrey Nabavian

Nostalgiques du temps des ninjas, votre heure est enfin venue. Soyez prêts à combattre.

Ninjas cinema 2Appel à tous les ninjas du monde. A tous les guerriers-espions japonais rescapés des temps anciens (il n’y en a plus beaucoup). A tous les rêveurs fous fascinés par leur science des arts martiaux et leur vie pleine de dangers, qui se sentent à l’étroit dans notre monde (il y en a beaucoup). Un royaume en péril a besoin de vos services.

Ce royaume, c’est un cinéma indépendant. Quelle chance pour vous, c’est l’un des plus beaux : le Prince Charles Cinema de Londres, à côté de Leicester Square. Son histoire est jalonnée d’événements épiques : au commencement, c’était un cinéma pornographique installé dans un ancien théâtre ; puis il devint le lieu le plus à même d’accueillir les films musicaux avec spectacle sur scène ; le Rocky Horror Picture Show y fut projeté d’innombrables fois ; les projections de Reservoir dogs y virent défiler un public en costard et lunettes noires ; Quentin Tarantino, lorsqu’il y présenta Kill Bill, avoua qu’il s’y sentait comme chez lui ; aujourd’hui les toilettes y portent le nom de Kevin Smith, réalisateur de Clerks ; la verrière extérieure aligne des jeux de mots délirants ; et il paraît même qu’un fantôme hante les niveaux supérieurs.

Ninjas cinemaCe cinéma affronte aujourd’hui un danger. Les grands groupes ? Non. Le public qui parle, et qui écrit sur les réseaux sociaux durant les projections. Leur seule chance contre ce fléau : des ninjas. Cette idée leur est venue : proposer à des bénévoles, en échange de services dans la salle –rappeler à l’ordre les gens qui parlent, sans être trop brusques- des places de cinéma gratuites.

Et ce concept suprêmement anglais dans son humour noir pas si innocent a commencé à être relayé par les médias en… septembre 2012 ! Le monde laisse l’anarchie gangréner ses salles de cinéma, et gâcher ses projections. Pas le Prince Charles Cinema. Son idée n’est pas imitée. Qu’importe : il y reste fidèle. Il a encore ses ninjas. Guerriers sans cause, n’hésitez plus. Martin Scorsese, encore lui, avait vu juste : en 2014, le cinéma sera partout. La réalité y résistera-t-elle ?

Visuel : © Morphsuits/Facebook

Visuel : ©Droits réservés / Sources : Screen Junkies et CBC.ca

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Geoffrey Nabavian
Parallèlement à ses études littéraires : prépa Lettres (hypokhâgne et khâgne) / Master 2 de Littératures françaises à Paris IV-Sorbonne, avec Mention Bien, Geoffrey Nabavian a suivi des formations dans la culture et l’art. Quatre ans de formation de comédien (Conservatoires, Cours Florent, stages avec Célie Pauthe, François Verret, Stanislas Nordey, Sandrine Lanno) ; stage avec Geneviève Dichamp et le Théâtre A. Dumas de Saint-Germain (rédacteur, aide programmation et relations extérieures) ; stage avec la compagnie théâtrale Ultima Chamada (Paris) : assistant mise en scène (Pour un oui ou pour un non, création 2013), chargé de communication et de production internationale. Il a rédigé deux mémoires, l'un sur la violence des spectacles à succès lors des Festivals d'Avignon 2010 à 2012, l'autre sur les adaptations anti-cinématographiques de textes littéraires français tournées par Danièle Huillet et Jean-Marie Straub. Il écrit désormais comme journaliste sur le théâtre contemporain et le cinéma, avec un goût pour faire découvrir des artistes moins connus du grand public. A ce titre, il couvre les festivals de Cannes, d'Avignon, et aussi l'Etrange Festival, les Francophonies en Limousin, l'Arras Film Festival. CONTACT : [email protected] / https://twitter.com/geoffreynabavia

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