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[Interview] Nicolas Berreni : Immersion au cœur de la zone de jouissance

[Interview] Nicolas Berreni : Immersion au cœur de la zone de jouissance

10 July 2014 | PAR Pulcherry Von Ober

Ou encore le « G Spot » …le nom d’un des spots les plus recherchés de la planète et traduit en français par ce fameux « point G ». Ce point qui suscite tant d’intérêt parce que créateur de plaisir faisant l’objet de toutes les attentions, de toutes les intentions. Ce point qui aujourd’hui est injecté d’acide hyaluronique, puisque la tendance est à le gonfler pour surenchérir le plaisir. Un laboratoire lui a même consacré un produit. Point G, zone de jouissance, antre des délices mais attention….espace non sans danger. Entrevue…au point G !

Rencontre avec Nicolas Berreni, gynécologue obstétricien, fondateur du groupe de recherche et innovations en restauration génitale (GRIRG).

Le point G existe-t-il réellement ?

Nicolas Berreni : D’abord, le point G était au départ une zone. En anglais, il se nommait « G spot ». Ensuite, cela fut traduit par « point G ». Mais, il s’agit d’une zone et non d’un point, qui est en relation avec la paroi vaginale antérieure et l’appareil génital érectile extérieur.

Comment une injection d’acide hyaluronique pour augmenter le point G, peut-elle augmenter le plaisir ?

N. B. : Quand on injecte dans la zone G, on crée une hypervascularisation. Bien sûr, on peut permettre cela par une injection de graisse (lipofilling) mais attention, ce n’est pas la vocation de la graisse et cela peut se révéler dangereux. C’est pour cette raison qu’on a opté pour l’injection d’acide hyaluronique. En effet, il autorise différentes fonctions : il est hydrophile et stimule les fibroblastes qui aident à la production d’élastine et de fibres de collagène. De ce fait, on aide le vagin à obtenir une plus grande tonicité, et donc à être plus réactif, sensible. Et puis, grâce à l’eau retenue par l’acide hyaluronique, on met en contact toutes les zones érectiles, il y a une participation de tout l’ensemble clitoro-uretro-vaginal.

Quels sont les arguments que vous exposent les patientes pour ce type d’acte ?

N. B. : La majorité des femmes ne viennent pas en disant je veux une augmentation du point G. Elles viennent me consulter parce qu’elles ont des douleurs, une gêne considérable ou encore une sécheresse vaginale lors des rapports. De ce fait, elles ont de la difficulté à éprouver du plaisir. Je vais donc procéder à un examen clinique : aspect sexologique, fonctionnel, examens cytologiques, biologiques… Ensuite, on aborde la sexualité.

Quel est le profil de ces personnes ?

N. B. : Je dirais un cœur de cible entre 30 et 50 ans, mais cela va de 17 à 70 ans.

Y-a-t-il un acide hyaluronique spécifique pour ce type d’injection ? Et si oui lequel ?

N. B. : Oui, et les raisons sont simples, nous nous « situons » dans une zone génitale. Qu’est-ce que cela signifie ? D’abord, il faut savoir que les agressions dans cette zone sont phénoménales. Elle supporte tout le poids du corps, ce qui implique des contraintes de gravité que nous avons beaucoup moins pour des injections d’acide hyaluronique utilisé pour le visage, ensuite, la zone génitale présente une acidité (PH) de 4,5 (le PH du corps est de 7,40). Cette acidité est une barrière chimique contre les germes mais également pour stimuler les spermatozoïdes vers les trompes après éjaculation. En effet,  ils ne supportent pas cette acidité et donc  se réfugient dans les glaires du col. L’acide hyaluronique doit résister à cette acidité. Il faut donc que dans sa conception l’on intervienne et sur sa viscosité et sur l’élasticité. Pour l’instant sur le marché il existe uniquement DESIRIAL comme acide hyaluronique  réticulé bénéficiant d’un marquage CE et à visée gynécologique.

J’insiste sur le fait du marquage CE.

Pourquoi ?

N. B. : Parce que nous, médecins, nous sommes assurés par des assurances spécifiques quant à notre métier. Et ces compagnies doivent se prémunir aussi de garanties ce que fait le marquage CE, mais également la mention des zones spécifiées qui sont injectées.

Comment se déroule l’injection et est-ce douloureux ?

aiguilleN. B. :On repère la zone anatomique. Il est important de bien l’identifier car vous avez l’urètre qui est proche !! Et il ne faut surtout pas le blesser. On injecte en moyenne 1 ml (de 0,5 à 2 ml). Quant à la douleur, il n’y en a pas puisque nous pratiquons une anesthésie locale.

Combien de temps après l’injection, peut-on avoir des relations sexuelles ?

N. B. : Durant 7 jours minimum, il ne faut pas de  relations sexuelles, ni de pénétration d’eau dans le vagin, donc pas de piscine, SPA, sauna ou autres.

Peut-on espérer une augmentation du plaisir immédiatement ?

N. B. : Oui, si les raisons pour lesquelles on a injecté sont recevables médicalement. Je prends un exemple : une femme qui n’a jamais eu d’orgasme vaginal n’en aura pas avec des injections. En effet, cela signifie qu’elle n’a jamais eu de réactivité de cette zone là. Mais pour les femmes qui ont des orgasmes intermittents, ou affaiblis, oui, les femmes constatent des changements importants.

Combien de temps durent  les effets ?

N. B. : En moyenne, je dirais un an.

Quelles sont les risques encourus ?

N. B. :D’abord, on injecte à l’aiguille. Donc, le plus grand risque est d’être avec un médecin  injecteur qui ne connaisse pas l’anatomie ! Il est très important de bien se renseigner en amont quant au médecin choisi. Il est impératif que la personne possède une sérieuse formation en anatomie.

Ensuite, les patientes peuvent se renseigner auprès du médecin et lui demander auprès de quelle société savante il est inscrit, connaître le type d’acide hyaluronique qui est injecté, se renseigner quant à l’assurance professionnelle du médecin.

Enfin, la patiente doit être en bonne santé.  Enfin, ce n’est qu’après des prélèvements bactériologiques, des examens cliniques, des contrôles urinaires…que l’acte peut s’effectuer. L’environnement doit être parfaitement aseptisé, le spéculum adapté, avec  une bonne table gynécologique, un excellent éclairage.

Y-a-t-il des contre-indications ?

N. B. : Oui, je me répète, mais les personnes qui n’ont jamais connu d’orgasmes n’en connaîtront pas plus avec cette injection. Un médecin non formé est aussi une contre-indication ! Et au niveau anatomique un vagin rétréci, une descente d’organe, ou encore des infections en cours, comme de l’herpès vaginal, une mycose, oui tout cela sont des contre–indications relatives ou absolues.

Combien coûte ce type d’injection ? Est-ce remboursé par la Sécurité Sociale ?

N. B. : Pour cela il m’est difficile de répondre. Effectivement, en général, il y a des pathologies qui sont greffées au fait de ne pas ressentir du plaisir et qu’il faut soigner en premier lieu : par exemple une atrophie, une sécheresse ou encore des cicatrices, des infections…Mais si l’on part du principe que tout est parfait, comptez environ une ampoule de 1ml à 300 euros.

Aussi, demain, y-aura-t-il la possibilité d’une pilule de l’orgasme ?

piluleN. B. :Certainement. Déjà, il existe des sexologues qui prescrivent du viagra ou de la testostérone en petite dose à des femmes pour augmenter la libido ainsi que la réactivité génitale. Mais attention,  n’oublions pas …les effets secondaires ! Donc oui, demain, il y aura probablement une pilule de l’orgasme  pour avoir une plus grande réactivité sexuelle qui viendra compléter ces nouvelles techniques médicales.

Pour une petite mise au point…G : d’abord  réfléchissez à qui êtes-vous et si sexuellement vous êtes  épanouies. Si douleur et souffrance sont les compagnons de l’acte, consultez un médecin. Cependant, vous n’êtes pas des robots, ou uniquement des machines à sexe, des corps sans être, toute vulve ouverte. Vous n’effectuez  pas dans l’hypermarché du sexe les courses aux phallus, ou encore à la verge. A ce jour, un cœur s’avère encore vital pour « remuer » l’humain et,  un cerveau se montre essentiel pour créer, ressentir, vibrer. Alors, frissonnez sous la chamade, livrez-vous aux sensations, délivrez-vous de la tyrannie du plaisir,  lovez-vous dans la délectation, et puis…pour celles qui vraiment se sentent abandonnées par l’orgasme,  aiguillez-vous sur l’acide hyaluronique avec l’assurance d’avoir à vos côtés le bon médecin, celui qui exerce dans les règles de l’art.

Crédit photo : pilules aphrodisiaques, site : topsante.com

Sexe : pourquoi injecter de l’acide hyaluronique ?
Récré..action un brin sexuelle…
Pulcherry Von Ober
Un regard posé sur l'esthétique car la beauté donne le ton de l'harmonie. Des papilles constamment en éveil ! http://www.sensetpeau.com/blog/ https://www.instagram.com/leschicsgourmandises/ @leschicsgourmandises

One thought on “[Interview] Nicolas Berreni : Immersion au cœur de la zone de jouissance”

Commentaire(s)

  • bravo Nicolas….quelle VERVE!!! bisous

    July 20, 2014 at 12 h 25 min

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