Théâtre
« Vivipares » : les icônes pop de Céline Champinot

« Vivipares » : les icônes pop de Céline Champinot

10 September 2014 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Le festival “Une semaine en compagnie” est depuis quatre ans la réunion de cinq entités : la Maison des Métallos, le Théâtre Gérard Philipe, le Centre dramatique national de Saint-Denis, le Collectif 12 de Mantes-la-Jolie et Arcadi Île-de-France, qui s’allient pour offrir leurs curiosités et leurs découvertes. Vivipares est un aquarium très référencé, qui séduit à de larges moments.

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LAgalerie est ce collectif dans lequel intervient ici Céline Champinot. Pour Vivipares elle réunit cinq comédiennes dans un décor mi Macaigne-mi Chiens de Navarre, un peu Philippe Quesnes aussi. Bref, ces filles-là ont des références et savent les utiliser.
Nous sommes donc ici dans une sorte de terrain vague où les chemises bleues sèchent à la pelle, tout comme les chaussettes. Des chaises en plastique pouraves croisent un canapé défoncé et un mur de papier peint au décor paradisiaque passé.

Elles sont L’actrice, un peu celle de La Mouette. Il ne reste qu’elles pour jouer tous les rôles, enfants stars compris. Alors elles sont David Bowie, Charles Bukowski, Oedipe Roi, Judy Garland, Marthe qui veut être une icône pop, l’enfant moche, et des gros qu’on aime pas sont là, dans une esthétique kitsch bien assumée sans être originale.

En trois parties, nous assistons à un cri sur la mythologie du quart d’heure de gloire cher à Andy Wharol. Elles s’amusent à massacrer toutes les références du théâtre qu’elles ont appris (toutes ont de sérieuses références de formation) et éclatent dans une version très foutraque de La Cerisaie.

Elles agrègent avec un fil conducteur qui est celui de la folie, déploient un jeu énergique qui laisse jaillir quelques révélations : Elise Marie, rousse androgyne est magnifique en hystérique violente. Sabine Moindrot ne se laisse pas faire, et explose dans un concours de chant avec ce qui deviendra un tube aux paroles fines : “je veux être une blonde ukrainnienne avec des seins commes des obus”.

Elles nous font rire gras, aux éclats, nous libèrent. On leur reprochera de ne pas se liberer des carcans de leurs grands frères et de ne pas offrir leur esthétique, leur point de vue. Mais il y a ici du talent, une urgence à être et à dire viscerale qui passe par le médium du rire pour ne pas jeter la violence ( ici on avorte, on viole, on tue) en pleine face du spectacteur.

A suivre.

Visuel : © Céline Champinot

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