Théâtre

Quelqu’un comme vous au Rond-Point, seulement pour Bénabar

09 March 2011 | PAR La Rédaction

Des débuts irréprochables pour le chanteur Bénabar sur les planches du théâtre du Rond-Point et on s’en réjouit mais, c’est dommage, “Quelqu’un comme vous” de Fabrice Roger-Lacan est une mauvaise pièce et malgré les beaux noms d’artistes comme Isabelle Nanty à la mise en scène et Jacques Weber en tête d’affiche, c’est un spectacle raté.


Alors qu’un homme important, décrit comme un foutu misanthrope réactionnaire, pense se trouver tranquille, loin de tout tracas, sur des kilomètres de plage déserte, voilà qu’en arrive un second, un jeune intrus qui ose étendre sa serviette de plage juste à côté de lui et commence à engager la conversation. Pas facile pour Isabelle Nanty de mettre en scène cette rencontre inopinée sur dunes de sable fin. Les roulements des vagues et les cris chantants des mouettes en bande-son paraissent finalement plus évocateurs que les imposants praticables aux formes géométriques qui servent de vilain décor. La première partie repose sur des enjeux aussi anodins qu’une espadrille rouge perdue ou volée, un téléphone portable qui ne passe pas par manque de réseau et une broutille de dispute parce que le jeune garçon demande à son comparse de lui enduire le dos de crème solaire,  ce à quoi l’autre répond avec suffisance qu’il n’est pas homo ou un truc dans le genre. Classe! et même pas drôle. Après la pièce part dans une autre direction et bascule dans le thriller, il y est question de photos trouvées, d’un mystérieux enlèvement, d’un assassinat probable, mais le suspense ne prend pas non plus.

Face à un dialogue d’une banalité aussi affligeante, il y a deux possibilités pour des acteurs qui ont si peu à défendre. S’efforcer à croire à la situation et se montrer convaincants, ce que fait Bénabar, belle présence, très à l’aise en scène et juste dans le jeu, ou alors ne pas s’impliquer. C’est le cas de Jacques Weber, acteur que l’on sait pourtant capable d’une puissance de jeu, d’une finesse d’interprétation. Malheureusement il n’a jamais été aussi mauvais qu’ici, il donne l’impression de s’ennuyer ferme. L’emploi du vieil ours aigri, il le connait par coeur et en rajoute à loisir en grimaces et gesticulations pour amuser le public et combler vainement le vide.

Au-delà du coup réalisé par le théâtre du Rond-Point en plein dans la tendance des chanteurs qui font leurs débuts au théâtre (voir ici notre critique de Raphaël dans “Pour l’amour de Gérard Philipe”), on peine à comprendre l’intérêt que représente le choix de programmer une telle pièce. On pouvait s’en passer.

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La Rédaction

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