Quasi Niente, le triste est beau chez Daria Deflorian et Antonio Tagliarini

24 October 2018 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Le duo de metteurs en scène et comédiens italiens revient au Festival d’Automne avec une adaptation très libre du Désert rouge d’Antonioni,

Francesca Cuttica, Daria Deflorian, Monica Piseddu, Benno Steinegger et Antonio Tagliarini entrent en scène un par un, derrière un filtre transparent. Il y a en avant scène un vieux fauteuil rouge, presque un divan de psy tant il est profond. Tour à tour, il vont s’y asseoir, prendre la place de l’autre et raconter leurs vies au bord de la chute.

Ils ont 40 ans, presque 60 et rien ne va. Rien de grave en fait juste la prise de conscience que c’est déjà fini que c’est déjà trop tard et que tout cela, n’est compréhensible qu’en le vivant.

Le génie de Deflorian et Tagliarini est de mettre une sérieuse dose d’humour dans ces récits dépressifs. La catharsis est parfaite, il n’y a rien de tel que de voir des gens au fond du trou pour se sentir remonter à la surface.

Le jeu est lent et absolument chic. Nous sommes hors du temps, entre aujourd’hui et 1964. La bande son celle du film, une bluette au cœur guitare électrique spaghetti et les chansons sont rétros à souhait. Car on chante ici, et juste, mais de façon triste bien sûr. Contrairement à la bande son qui elle est tirée du Desert rouge, les titres chantés par “La trentenaire ” Francesca Cuttica sont d’elle et de Leonardo Cabiddu qui lui officie en régie pendant la pièce.

Quel est le lien entre Le désert rouge est Quasi Niente ? Cette idée que la mélancolie, grave maladie au nom joli est universelle. Mais aussi, la disposition des corps, debout comme vissés au plateau et la brume qui sera la clé de tout le spectacle.