Théâtre
Ningyo, la marionnette comme trait d’union entre cultures française et japonaise

Ningyo, la marionnette comme trait d’union entre cultures française et japonaise

11 February 2017 | PAR Mathieu Dochtermann

Sous la houlette de la compagnie franco-japonaise Tsurukam, le Festival Ningyo connaît en ce moment même sa seconde édition. Accueilli jusqu’au 17 février par l’espace franco-japonais Bertin Poirée niché derrière le théâtre du Chatelet à Paris, il propose une jolie programmation avec des formes et des longueurs variées, et surtout en invitant mardi la compagnie tokyoïte Genre:Gray pour deux représentations exceptionnelles.

Le festival Ningyo tire son nom du mot japonais désignant poupées et marionnettes, qui veut littéralement dire “forme humaine”. Lancé en 2015 avec l’ambition d’être un rendez-vous bisannuel, il revient donc du 10 au 17 février 2017. L’ambition est noble si la forme est modeste: faire dialoguer deux cultures par l’intermédiaire de leurs arts, et plus particulièrement (mais pas exclusivement) en passant par la marionnette et par le théâtre d’objets. La compagnie Tsurukam, qui est à l’initiative de cette entreprise artistique et humaniste, porte en elle le germe de cette démarche puisqu’elle est née de la rencontre Sébastien Vuillot, marionnettiste, et de Kaori Suzuki, danseuse. L’espace culturel franco-japonais Bertin Poirée leur a ouvert ses portes, s’inscrivant lui aussi dans cette démarche de médiation par la culture.

Ce sont d’ailleurs les deux artistes de Tsurukam qui ont ouvert le festival vendredi soir avec la recréation de leur spectable Kagome, qui mêle de nombreuses disciplines (danse traditionnelle japonaise, marionettes à gaine, masque, ombres…) au service de la restitution d’un conte japonais, qui est comme une autre version du mythe d’Orphée. Cette histoire simple d’un oiseau transformé en épouse qui interdit à son mari de la regarder pendant qu’elle tisse pour lui,  délivrée avec précision et un soin particulier dans les costumes et la scénographie, avait été présenté au Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes.

La suite du festival promet de beaux moments. D’abord avec la compagnie genre:Gray, qui vient de Tokyo pour présenter “Torimonogatari” ou l’histoire d’un oiseau, avec une forme contemporaine de marionnettes japonaises et un questionnement au travers de l’écriture qui donne envie d’en découvrir davantage. Ensuite avec de beaux plateaux de formes courtes jeudi 16 et vendredi 17, avec 6 oeuvres courtes de facture fort différente, mais qui valent toutes le coup d’oeil. On y retrouve l’un des spectacles programmés au festival MARTO cette année (Médée la petite de la compagnie Espace Blanc), ou encore un spectacle interprété par Véra Rozanova, l’un de nos coups de coeur du festival Scènes Ouvertes à l’Insolite plus tôt dans l’année…

A suivre dans le 1er arrondissement de Paris jusqu’au 17 février.

Infos pratiques

[BERLINALE] On Body and Soul : drôle, onirique et poétique
[Live report] Une ouverture féminine d’hommage à Kaija Saariaho pour la 27e édition du Festival Présences (10/02/2017)
Avatar photo
Mathieu Dochtermann
Passionné de spectacle vivant, sous toutes ses formes, des théâtres de marionnettes en particulier, du cirque et des arts de la rue également, et du théâtre de comédiens encore, malgré tout. Pratique le clown, un peu, le conte, encore plus, le théâtre, toujours, le rire, souvent. Critère central d'un bon spectacle: celui qui émeut, qui touche la chose sensible au fond de la poitrine. Le reste, c'est du bavardage. Facebook: https://www.facebook.com/matdochtermann

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration