Théâtre
“Mon vieux et moi”, le conte moderne de Julien Bouffier et Rachid Akbal

“Mon vieux et moi”, le conte moderne de Julien Bouffier et Rachid Akbal

06 February 2015 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Julien Bouffier et Rachid Akbal mettent en scène au Tarmac pour quelques jours encore avant une belle tournée Mon vieux et moi de Pierre Gagnon, une fable sur la relativité de la vieillesse.

[rating=3]

C’est le début de la fin. Pierre (Pierre Carrive) devient vieux,  il ne pensait pas que “ça lui arriverait un jour”, mais voilà, c’est là, avec en cadeau de départ pour sa fin de vie une poubelle. Beau symbole. Alors, pour ne pas se laisser enterrer comme ça, Pierre décide d’adopter un plus vieux que lui, Léo, 99 piges et un caractère bien trempé.

Les comédiens sont authentiques et talentueux. Pierre Carrive et Rachid Akbal regorgent de sensibilité et de sincérité dans le jeu qui se déroule en presque huis-clos dans l’appartement que Pierre occupe avec  un hamster boulimique d’épluchures d’orange.

Le texte fonctionne très bien et de belles idées de mise en scène, comme des lumières portées par des éléments de décors ( la cage du hamster, le frigo, les roues du fauteuil roulant de Léo (Rachid Akbal) apporte du relief à un spectacle qui patine. Sur le sujet, malheureusement, on ne peut s’empêcher de penser au chef d’oeuvre de Castellucci qui poussait la réalité de la déchéance humaine et la violence des rapports intergénérationnels beaucoup plus loin dans un pas de deux entre un fils et son vieux père . La scénographie manque de partis pris plus engagés. Il y a cette idée inaboutie de faire entendre les récits des habitants d’une vraie maison de retraite, La Méridienne dans laquelle les artistes se sont inspirés pour créer le spectacle. On aurait aimé entendre leurs voix sur un bobino, ou voir leurs visages sur un écran.

Le spectacle possède en lui tout l’espace pour être plus violent, plus percutant. Reste un travail de jeu  admirable. On salue particulièrement les images de fin du spectacle qui là touchent à la réalité de l’abject, mais cela arrive trop tard.  On a la sensation d’une aporie qui hésite entre la tendresse et le rejet mais  dont l’ambiguïté n’est pas développée.

Visuels © : Didier Noghero, Catherine Van den Steen et Julien Bouffier

Tournée :

Vendredi 13 février : Salle Jacques Brel  (Champs-sur-Marne)

Vendredi 13 mars et Samedi 14 mars : Espace 89 (Villeneuve la Garenne)

Vendredi 24 avril : Espace culturel Larreko (Saint-Pée-sur-Nivelle)

Infos pratiques

Comédie Framboise
Compagnie l’Héliotrope
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