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Off d’Avignon : “Loup des steppes” au Théâtre du Rempart, fête à l’extase mitigée

Off d’Avignon : “Loup des steppes” au Théâtre du Rempart, fête à l’extase mitigée

12 July 2018 | PAR Elie Petit

Loup des steppes d’Herman Hesse, vu par Mélina Despretz, une fête prometteuse dont on sort quelque peu frustré, de trop peu de textes, de trop d’effets de mise en scène et de talents sous-utilisés.

Dès l’accueil, le public est plongé dans l’atmosphère d’une fête. Les comédiens, grimés, entrent en scène sur un beat techno après avoir découvert le personnage de Pablo, sorti de sa boîte sur un playback de Flûte enchantée. L’esthétique est glam. 

Ca part très vite. On a du mal à suivre le cours de l’histoire, qui fait un peu plus sens à la fin, une fois ramassée. Mais ici, le récit semble moins importer que les effets de mise en scène. Ils sont nombreux, très nombreux. Certains sont réussis comme l’effigie en piñata, les représentations du partage des corps, de l’influence du groupe, les premiers déplacements de décors, le jeu morte à terre pendant le procès…

On adore la cabine multicolore, bel effet. Les personnages d’Hermine (Anna Bozovic) et de Pablo (Léo Pochat) sortent du lot. Hermine offre une autre dimension à la pièce, plus mystérieuse (“Qui es-tu ? Je suis un ange, peut-être le tien”). Celui de Pablo (“Parfois dans la musique dansante, il y a des notes sacrées”) est une véritable incarnation de la fête.  Mention aussi pour François Rey, le plus juste dans ses moments de télé-achat et de justice. D’autres effets, au contraire, comme l’appel au public, l’utilisation des avatars de communication modernes (Skype, emojis..), le moment du “suicidathon”, sont lourdingues. La scène de cinéma muet qui commence bien est trop allongée, comme de nombreuses autres, au détriment du texte.

Les effets se répètent même avec l’abus du ralenti, la projection sur les parapluies (une bonne idée, mais à usage unique) ou des décors finalement moins intéressants qu’ils n’y paraissaient au départ. Toutes les parties musicales, nombreuses, paraissent aussi répétitives, basiques. Ils sont sept sur scène mais certains ne reçoivent pas de distribution fixe et se retrouvent presque décors. On regrette cette sous-utilisation de certains comédiens. 

On sort mitigé, au bout d’une heure et quinze minutes, d’une fête donc en demi-teinte, qui promettait pourtant. Des paillettes, jetées parfois à côté.

Du 06 au 29 juillet, au Théâtre du Rempart. Relâches : 10 – 24 juillet.

Crédits photos : Maxime Huriez

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Elie Petit
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