Théâtre
L’Opoponax, une pièce intimiste d’Isabelle Lafon

L’Opoponax, une pièce intimiste d’Isabelle Lafon

20 July 2017 | PAR Bénédicte Gattère

Présentée au théâtre de La Colline à Paris en 2016, la pièce-récital imaginée par Isabelle Lafon revient à la Maison des Métallos. Clôturant la saison théâtrale du lieu, elle offre une lecture immersive de L’Opoponax, le roman le plus célèbre de l’écrivaine et penseuse féministe Monique Wittig.

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Accompagnée par Thimothée Faure à la batterie, Isabelle Lafon propose avec cette pièce courte une interprétation sensible et rythmée du texte de L’Opoponax. Le roman obtint le prix Médicis en 1964.  Salué pour sa modernité, il se rattache cependant à une certaine tradition du roman d’apprentissage.  D’autre part, on se plaît à reconnaître dans cette autofiction une filiation d’écrivaines avec Violette Leduc, Nathalie Sarraute ou Marguerite Duras qui en a d’ailleurs rédigé la postface, et ceci ne doit évidemment rien au hasard : ces deux ateures-là se sont reconnues. Duras écrira : « Mon Opoponax, c’est l’exécution capitale de quatre-vingt-dix pour cent des livres qui ont été faits sur l’enfance. C’est la fin d’une certaine littérature et j’en remercie le ciel. »

Les extraits choisis correspondent aux souvenirs d’enfance de l’héroïne, Catherine Legrand. La comédienne y met toute la saveur et la dimension épique que peuvent contenir ce genre d’évocations de la cour de récréation, avec les figures propres à une enfance de province : celles de l’institutrice, des amies et des camarades de jeux… Évoquant une époque aujourd’hui révolue, empreinte de la stricte éducation délivrée par les religieuses, les anecdotes vues au travers des yeux de la petite fille paraissent à la fois lointaines mais proches malgré tout, grâce à la magie et au charme universel de l’enfance. L’ “opoponax”, ce monstre mystérieux, représente aussi bien la menace de punition brandie par les adultes, –par l’institutrice en l’occurrence, appelée “Mademoiselle”–, que la terreur secrète d’enfreindre les règles et de se livrer à l’inconnu.

À la rentrée, la comédienne et metteure en scène Isabelle Lafon reviendra aux Métallos au sein de la programmation “focus Femmes !”. En présence de la poétesse Natanaële Chatelain, elle lira une sélection de textes de cette dernière, tirés de son ouvrage La Vérité est sans défense ainsi que d’autres textes en écho à la thématique.

 

Du 18 au 22 juillet 2017 à 19h

à La Maison des Métallos,

94, rue Jeau-Pierre Timbaud, (Paris 11e).

Visuel : © Pascal Victor

 

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Bénédicte Gattère
Étudiante en histoire de l'art et en études de genre, j'ai pu rencontrer l'équipe de Toute la culture à la faveur d'un stage. L'esprit d'ouverture et la transdisciplinarité revendiquée de la ligne éditoriale ont fait que depuis, j'ai continué à écrire avec joie et enthousiasme dans les domaines variés de la danse, de la performance, du théâtre (des arts vivants en général) et des arts visuels (expositions ...) aussi bien que dans celui de la musique classique (musique baroque en particulier), bref tout ce qui me passionne !

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