Théâtre
Le monde du travail taclé dans un éclat de rire par Thomasset et Previeux au Festival d’Automne

Le monde du travail taclé dans un éclat de rire par Thomasset et Previeux au Festival d’Automne

01 October 2015 | PAR Amelie Blaustein Niddam

En 2013, Vincent Thomasset avait proposé à la Ménagerie de Verre Body in the Cellar, une relecture théâtrale du film de Franck Capra, Arsenic And Old Lace, (Arsenic et vieilles dentelles). Un spectacle comme un hommage à ce monument de l’Entertainment des forty’s. Et ses Lettres de non-motivation s’inscrivent totalement dans ce plaisir du jeu.

[rating=5]

Les lettres de non motivation est un projet de Julien Prévieux, lauréat du prix Marcel Duchamp 2014. L’idée est, un peu, d’assassiner le monde du travail avec humour. Qu’est-on prêt à faire pour travailler chez “Le numéro 2 des sauces froides en France ?” ou comme conducteur de semi-remorque ? A quel point peut-on écrire sérieusement qu’un poste de commercial sous payé dans une inconnue ville de province vous excite au plus haut point ?

Julien Prévieux a depuis 2000 adressé des “lettres de non motivation” à des employeurs. Ces lettres sont devenues des oeuvres d’art prisées des collectionneurs mais elles ont heureusement été compilées dans un ouvrage. La douce folie de Thomasset et de mettre au service de ce principe une direction d’acteurs des plus délirantes. Au sol, un damier. Un banc posé à jardin, un micro très fiftiés est lui à cour.  Au centre, un écran diffusera les petites annonces découpées dans le Journal de l’emploi.

Pour chaque lettre, une façon de dire non est inventée : star treck saison 1, jeu saccédé à la Nordey, comédie musicale…Les excellents acteurs ont été recrutés par … lettre de motivation, ou presque. David Arribe, Johann Cuny, Michèle Gurtner, François Lewyllie et
Anne Steffens endossent à nous en faire pleurer de rire, les costumes ridicules que tout chercheur d’emploi dois endosser.
Tout ici est passé au crible : genre de l’annonce, visuel, écriture… La force de ce spectacle est de parler du manque de travail par la dérision. Thomasset est passionné par le son et offre toujours des spectacles à la tessiture très radiophonique. C’était le cas également pour Les Protagonistes en 2013 où l’auteur et metteur en scène poursuivait sa quête du récit. Ici, il malaxe et s’amuse avec un propos totalement ubuesque. C’est intelligent, pertinent et hilarant.
A noter que Thomasset fait l’objet d’un focus au prestigieux Festival d’Automne puisqu’il sera au Centre Pompidou du 4 au 8 novembre pour La Suite. Ses lettres de non motivation arriveront elles au Théâtre de la Bastille du 10 au 21 novembre.

Visuel ; Vincent Pontet

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