Théâtre
Le fils, Une catho intégriste cherche la compassion au Off d’Avignon

Le fils, Une catho intégriste cherche la compassion au Off d’Avignon

14 July 2017 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Le fils est le nouveau spectacle de la compagnie Unijambiste dont Les résidents avait marqué le Off. Le Fils nous entraîne cette fois dans une pièce non documentaire, qui nous fait passer du côté des fous et abrutis de dieu.

Emmanuelle Hiron se tient seule sur un rond de bois clair au centre duquel est posé un clavecin ton sur ton. Jean-chemise, elle a l’air normale. Personne ne peut à ce moment penser que cette femme est complètement folle. Mariée à Philippe rencontré à la vingtaine en fac de pharma, maman d’Anthony et de Cyril, tout semble rouler.

Mais non, la maternité est une souffrance et être éloignée de la vie professionnelle lui fait entendre des voix. Dans sa province, la bourgeoisie vote extrême-droite et les églises ont de quoi assurer la messe du dimanche.

Alors, quand des cons manifestent contre Castellucci en 2011 sans avoir vu Sur le concept du visage du fils de Dieu, elle manifeste aussi. Alors, quand la loi sur le mariage gay est en débat, elle se rallie aux homophobes pour vomir ses slogans idiots.

Mais ses fils vont se ranger chacun de leur côté : l’un à la gauche de la mère, l’autre à sa droite. Cyril va se révéler être très intimement opposé à l’extrémisme de sa maman, quand Anthony va militer chez les purs fascistes.

Si la pièce s’était arrêtée là, en ne restant que concentrée sur l’idéologie hideuse de la mère, on aurait eu affaire à un chef d’oeuvre. Mais le spectacle glisse dans un mélo désagréable, ajoute gratuitement du malheur au malheur et cherche les tires-larmes.

Dommage car pendant 45 minutes, on est saisi à la fois par le jeu et par le récit. Marine n’Guyen qui a écrit et mis en scène le spectacle nous permet d’entrer dans le cerveau d’une totale étrangère et de tenter d’entendre son délire. Il n’aurait pas dû ajouter des éléments très premiers degrés. Le pathos tue la réflexion, toujours. Dommage.

 6-26 juillet 2017
(relâches les 12 et 19 juillet)
1h20

Visuel : © Leonid Andreiev

 

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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