Théâtre
Le festival L’Union des Ecoles “must go on”

Le festival L’Union des Ecoles “must go on”

16 June 2016 | PAR Aurelien Bouron

Du 14 au 18 juin, le théâtre de l’Union de Limoge organise pour la 1ère édition le festival « L’union des Ecoles », sous la direction de Jean Lambert-Wild, et regroupe six écoles internationales, de France, de Suisse, de Géorgie et de Côte d’Ivoire. Ce sont donc des étudiants comédiens aux cultures qui diffèrent mais se complètent qui se retrouvent sur les planches limousines pour six pièces sur trois jours. Must Go On de Nathalie Fillion a fait l’ouverture du festival et donne le ton.

Ils sont 14 à devoir se partager les mots, les chants et les mouvements. Must Go On a été écrite il y a des années mais a été adaptée pour correspondre aux traits de caractères de chaque étudiant comédien. De Limoges ou de Québec, ils sont sur une scène revisitée en discothèque. Une boule à facette, un podium pour accueillir le DJ, et de l’espace pour mettre en scène une folle nuit du samedi soir. Décor minimaliste pour une pièce du mouvement et de la performance.

Ils chantent, ils dansent, ils jouent, ils crient, ils meurent, ils bougent. Les apprentis comédiens délivrent au public une véritable démonstration de leurs multiples talents. Même le personnage du DJ se prête au jeu et remplace les platines par un beat box très réussi. La scène du théâtre de l’Union est suffisamment grande pour ces jeunes acteurs. Leurs mouvements, chorégraphiés par Jean-Marc Hoolbecq, occupent l’espace autant que notre esprit. La première partie est illustrée par le narcissisme et le « m’as-tu-vu » des personnages. « Dis-moi à quoi je ressemble », phrase répétée, tournée et détournée, résume bien tout cela. Le public rit, sourit, balaye la scène du regard espérant ne rien rater. Du mouvement à l’immobile, Nathalie Fillon, la metteure en scène va jusqu’à installer une symétrie à l’aide des deux jeunes québécoises. Dans une robe noire à pois rouges, elles se ressemblent et font le jeu du miroir à la perfection. Face à face, elles s’imitent et parlent en même temps jouant de leur accent d’outre atlantique.

Quand une jeune fille armée fait irruption dans cette discothèque, ce lieu de fête et de jeunesse, la pièce raisonne dans nos mémoires et dans l’actualité. L’ambiance change, la boule à facette descend et les réflexions sur la jeunesse, sur le théâtre, sur l’image de soi donnent une autre dimension à Must Go On. Les comédiens occupent la scène tour à tour contrastant avec la première partie, nous laissant explorer leurs personnages. Le rythme, alors élevé en première partie, a baissé, trop peut-être. Il y a des courts instants qui en deviendraient long, mais une fois la concentration portée sur les mots, on devient spectateur de la profondeur de la jeunesse. Sa recherche de la beauté, son refus de vieillir et sa peur, surtout, de se chercher et de se trouver. Le mythe de narcisse, élément sous-jacent de la pièce, cache tout cela.

Difficile de s’imaginer que la pièce a été écrite en 2005 lorsque l’on voit la portée très actuelle des propos. Le mouvement devient personnage à part entière pour illustrer cette jeunesse, la mort, cette frontière floue et sombre entre fiction et réalité. Nathalie Fillon arrive avec ses comédiens à apporter légèreté et rires à des réflexions troublées et troublantes.

Visuels: Tristan Jeanne-Valès ©

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Aurelien Bouron

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