Théâtre
La solitude d’un acteur de peep-show avant son entrée en scène, le conte social de  Paul Van Mulder

La solitude d’un acteur de peep-show avant son entrée en scène, le conte social de Paul Van Mulder

17 March 2016 | PAR Amelie Blaustein Niddam

En Belgique, ce seul en scène est un tube qui a été joué plus de 200 fois.  Paul Van Mulder arrive à Paris, à la Maison des Métallos pour une petite semaine, l’occasion de tenter de nous émouvoir avec le récit bien dark de cet acteur de peep-show en coulisses.

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Seul en scène donc, sur le grand plateau de la Maison des Métallos dont les néons rouges qui servent de lumière pour indiquer le chemin au public semblent avoir été posés là pour coller au sujet. Dommage finalement qu’ils s’éteignent et nous plongent dans le noir. Seul en scène donc, accompagné d’une chaise blanche et d’une lumière, une “servante” dirions-nous.

Ce travailleur du sexe est un travailleur qui a fait tous les petits jobs possibles avant de tomber sur celui-là. Donc, quinze minutes toutes les heures, le temps se “refaire”, il se caresse, se branle, et baise des filles sous les regards des clients pas très élégants. Le peep-show en question n’est pas du genre chic. Paul  Van Mulder a l’air d’un petit garçon, sweat à capuche, jean et baskets, il raconte avec un savant mélange de tendresse et de cynisme ce qu’il perçoit comme un dépouillement.

Tout dans ce spectacle repose sur la performance du comédien qui par moments nous perd dans un récit fleuve, qui charrie des évidences.  Le monde du sexe est glauque, violent, mafieux. On s’en doutait.  Alors quand la rage arrive enfin, quand Paul  Van Mulder se cabre et prend l’allure d’un boxeur, il nous attrape enfin mais trop tard.  Et malheureusement, il écrase son talent par une fin ponctuée du beaucoup trop entendu “Hope there’s someone” d’Antony and the Johnsons. Son récit qui était enfin et de façon juste parfaitement sale et glauque se paraît d’un miel inutile.

L’exercice est difficile et fragile. On se souvient de  l’incroyable Olivier Dutilloy devenu mort-vivant dans The Great Disaster. Le souci du seul en scène quand il charrie des sujets chocs est qu’il doit pour percuter aller au-delà du très bon jeu d’acteur. Il ne faut plus jouer ici, il faut être pour toucher à une radicalité et jeter le mélo.

Concernant La solitude d’un acteur de peep-show avant son entrée en scène, avouons que nous n’avons jamais quitté les coulisses.

Visuel ; © Joanna Van Mulder

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