Théâtre
“Isméne” de Marianne Pousseur à l’Athénée-Louis Jouvet

“Isméne” de Marianne Pousseur à l’Athénée-Louis Jouvet

09 May 2017 | PAR David Rofé-Sarfati

Au Théâtre de l’Athénée Enrico Bagnolii met en scène Ismène, premier volet d’une trilogie des éléments sous forme de trois seule-en scène conçus et interprétés par la chanteuse-actrice-performeuse Marianne Pousseur (fille du compositeur Henri Pousseur), c’est sombre et lumineux à la fois, beau et saturé.

ismene13_550_550Les trois spectacles créés en 2008 à Modène sur des textes de Yannis Ritsos Ismène (l’eau) ; Phèdre (le feu) ; Ajax (l’air) rappellent le lien fructueux entre l’Athénée et l’Italie.

Nue, le visage blanchi et craquelé, Ismène, méconnue sœur d’Antigone, est asisse telle une statue cependant que touchante et vivante se raconte. Un jeune officier lui rend visite afin de lui apporter quelques cadeaux de la part de son père. Pataugeant dans un plan d’eau voici Isméne qui reprend la parole. Si Antigone est la cérébrale la militante de la loi, la supplétive de ce que cette loi défend et élabore, Ismène est la sœur sensuelle et son désir est intuitif, animal. La rencontre avec le jeune homme réveille en elle un désir la ramenant à la vie, l’autorisant à mourir. Ismène représente notre part sensuelle tandis qu’Antigone se pense comme une  part psychisante. Son refus de la tragédie (de la rumination névrotique)  lui vaut d’être reléguée au brouillard de la mythologie.

La mise en scène de Enrico Bagnoli appuyée à la dramaturgie par Guy Cassiers est belle et riche. Toutefois. Le dispositif scénique oblige à condamner le parterre et nous sommes installés dans les corbeilles. Le jeu intériorisé de Marianne Pousseur et ce dispositif installent un quatrième mur quasi étanche. Les sensations s’apparentent plus à celle du cinéma que du théâtre. Le ” film” reste magnifique et la performance de la comédienne est remarquable.

Ismène

Photos © Michel Boermans

texte Yannis Ritsos
 musique originale Georges Aperghis
 conception Marianne Pousseur, Enrico Bagnoli
 mise en scène, espace et lumières Enrico Bagnoli
 avec Marianne Pousseur

son et décor sonore Diederik De Cock
 collaboration musicale Jean-Luc Plouvier
 collaboration artistique Guy Cassiers
 accessoires Claudine Maus
 traduction française Dominique Grandmont © Editions Gallimard

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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