[Interview] Benoit Lavigne succède à Philippe Person au poste de directeur du Lucernaire

Depuis six ans, le Lucernaire, salle plurielle du quartier Montparnasse,  est dirigé par le metteur en scène Philippe Person qui aujourd’hui quitte le lieu pour fonder sa propre école de théâtre. Il est remplacé par le metteur en  scène Benoit Lavigne, qui a accepté de répondre à nos questions.

Vous devenez directeur du Lucernaire, comment ce désir a-t-il surgi ?

Je n’ai pas du tout envie de quitter mes envies de théâtre et de mise en scène, mais j’avais envie d’avoir un lieu où créer et diffuser. Le Lucernaire est arrivé dans un flot de hasard. Je suis déjà en poste depuis dix jours, tout est allé très vite.

Voyez-vous le Lucernaire comme un CDN privé ?

Je vois plutôt le Lucernaire comme un petit Théâtre du Rond Point. C’est le seul lieu privé où se nichent trois salles de spectacle, trois salles de cinéma, un bar, un restaurant, une salle d’exposition.  Ce lieu a une histoire solide. Le nombre de compagnies qui y sont passées se comptent par centaines. Ce lieu a vécu avec des grands artistes, le plus emblématique reste Laurent Terzieff.

Quelle est la programmation que vous souhaitez mettre en place ?

J’ai envie de garder l’idée que dans une même soirée on puisse voir du classique, du contemporain, du jeune public. J’ai envie que ce soit un lieu sans frontière entre le privé et le public. J’ai envie que se côtoient des comédiens aguerris et des compagnies dont c’est le premier spectacle. C’est comme cela que j’ai commencé ici même, on jouait et ensuite, on allait dîner avec Laurent Terzieff (NDLR : Benoit Lavigne  a mis en scène au Lucernaire La Salle 6 de Tchekhov, La Jalousie du Barbouillé de Molière et Doit-on le Dire de Labiche).

Concrètement, qui voulez vous voir jouer dans votre théâtre ?
il y a des artistes que j’ai envie d’avoir, par exemple Michel Fau, Xavier Gallais, Denis lavant…J’ai envie d’entendre des textes. Ma priorité est en trois temps : texte/troupes/equipes. Ce pourra être des textes contemporains : je pense à Olivier Py ou à Fabrice Melquiot, mais aussi des grands classiques de Molière ou Corneille.

Vous êtes metteur en scène, que souhaitez vous monter pour le Lucernaire ?

Créer pour ce lieu n’est pas ma priorité, ma priorité c’est de comprendre comment il fonctionne. On a gardé l’équipe en place. L’urgence c’est de voir comment améliorer les choses. Par rapport à la période que l’on traverse, j’ai envie de ramener de l’énergie dans le lieu.

Visuel : logo et capture d’écran