Théâtre
[Festival d’Avignon] Thomas Jolly embarque d’excellents comédiens dans un radeau fort laid

[Festival d’Avignon] Thomas Jolly embarque d’excellents comédiens dans un radeau fort laid

17 July 2016 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Jusqu’au 20 juillet 2016, le metteur en scène prolifique (Henri VI  et Richard 3) Thomas Jolly, offre une belle direction d’acteurs dans un Radeau de la méduse juste mais à l’esthétisme douteux.

[rating=3]

C’est en 1942 que Georg Kaiser écrit cette histoire qui raconte comment treize enfants ont tenté de survivre à bord d’un bateau de fortune, suite au torpillage par un sous-marin allemand d’un paquebot anglais qui transportait ces mômes vers le Canada. Alors, bien sûr, la pièce apparaît d’une actualité étrangement brûlante. On pense immédiatement aux migrants qui chavirent. Mais l’esthétique vieillotte qu’offre Jolly est incompréhensible.
Sur ce bateau qui est posé sur la scène, au cœur d’une brume qui ne se lève jamais, douze enfants se parlent. Ils se parlent comme s’ils étaient des adultes. Bientôt un treizième apparaîtra plus petit que les autres, plus roux que les autres. Différent.

Ces treize comédiens sont issus de l’école du TNS que dirige Stanislas Nordey dont le jeu transpire ici. Les apprentis comédiens sont excellents, leurs voix marquent des temps justes accompagnés de leurs corps.
C’est cela qui fait tenir bon car il faut s’accrocher pour supporter les inutiles levés et baissés de rideau qui séparent les sept jours de cette dérive en mer. S’accrocher aussi pour supporter les ponctuations grandiloquentes de la bande-son.
Ils s’appellent Anne, Alan, Joyce, Harry… Ils ont 11/12 ans. Avec brio, ils gèrent le stock. Avec violence, ils deviennent adultes d’un coup et découvrent les plus vils sentiments, qui les pousseront jusqu’au meurtre. La pièce est évidemment un huis clos, dont le mouvement est créé par une tournette qui donne l’illusion que le bateau navigue.

Sur le fond, la pièce pose de bonnes questions sur la place du religieux. On ne peut que se demander ce que nous aurions fait : partager ou tuer ? On reste accroché à ce spectacle qui permet de révéler une masse de nouveaux talents aux noms qu’on doit retenir. il s’agit du groupe 42 de l’École supérieure d’art dramatique du Théâtre national de Strasbourg constitué de Youssouf Abi-Ayad, Éléonore Auzou-Connes, Clément Barthelet, Romain Darrieu, Rémi Fortin, Johanna Hess, Emma Liégeois, Thalia Otmanetelba, Romain Pageard, Maud Pougeoise, Blanche Ripoche, Adrien Serre, et en alternance Blaise Desailly et Gaspard Martin-Laprade.

Visuel : Atelier Le radeau de la méduse avec l’école du TNS – Thomas Jolly – (c) Jean-Louis Fernandez

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