Théâtre
Constellations de Nick Paine mise en scène de Arnaud Anckaert à l’Aquarium.

Constellations de Nick Paine mise en scène de Arnaud Anckaert à l’Aquarium.

07 February 2018 | PAR David Rofé-Sarfati

lls ont tous les quatre moins de trente ans. Arnaud Anckaert met en scène Constellations une pièce anglaise de Nick Paine, interprétée par Noémie Gantier et Maxence Vandevelde. Ils prouvent qu’il se passe des choses belles et intelligentes au sein de la jeune création.

[rating=4]

Une fugue à la sauce physique quantique.

Marianne est physicienne, Roland est apiculteur. Ils se rencontrent autour d’un barbecue chez des amis. Sommes-nous avant ou après cette histoire? Savons vraiment comment tout cela est advenu ou va s’accomplir? Appliquant l’hypothèse de la physique quantique selon laquelle une infinité de possibles coexistent à chaque moment de notre vie, Nick Paine déploie un jeu de variations. Un personnage change un mot, une intonation, et la suite est modifiée.  Ce n’est donc pas un couple, mais une multitude de possibles dans une relation amoureuse qui se décline sous nos yeux. Le temps est annulé, le seul reste est cette multitude sans limites et avec elle la foi optimiste en un meilleur avenir.

La pièce est une pièce de procédé. L’histoire banale d’une relation amoureuse passe à la moulinette du procédé de la fugue musicale où les contingences sont empilées comme des variations et où l’issue viendra après un cycle de possibles rappeler le début.

Un rêve freudien.

Dans la physique quantique la seule présence de l’observateur modifie les conditions de l’observation. En psychanalyse aussi la présence de l’analyste modifie le champ de la parole et du langage. À chaque fois le principe d’incertitude qui dans la pièce s’applique non aux particules infra-atomiques, mais aux êtres. Arnault Anckaert attrape l’oeuvre par le trait du rêve freudien où c’est à nous le public de constituer l’observateur-analyste. Par ce choix la pièce est brillante, car elle n’est pas une succession de sketches, mais bien une seule et même pièce chroniquant un seul et même couple. La scénographie effacée, le décor lisse et neutre concourent à nous plonger dans un rêve. Noémie Gantier, interprète cette femme qui traversera l’épreuve de la vie et de la maladie. La comédienne est magique. Maxence Vandevelde est un étonnant amoureux aussi unique que pluriel.

Ces trois trentenaires auront ainsi produit à partir du texte du jeune anglais une pièce qui parle avec intelligence d’amour, une pièce aussi belle qu’elle a raison.

 

texte Nick Payne traduit par Séverine Magois (première création française)
mise en scène Arnaud Anckaert, avec Noémie Gantier et Maxence Vandevelde

scénographie Arnaud Anckaert en collaboration avec Olivier Floury, lumière Martin Hennart, musique Benjamin Collier, costumes Alexandra Charles, régie générale Olivier Floury, assistanat à la mise en scène Anna Dewaele.

 

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