Théâtre
Nicolas Lambert, manie les larmes avec adresse

Nicolas Lambert, manie les larmes avec adresse

19 September 2016 | PAR Camille Bardin

Du 14 septembre au 4 décembre au Théâtre de Belleville, Nicolas Lambert et ses deux acolytes nous offrent une performance originale dans un documentaire théâtral qui clôt la trilogie « Bleu-blanc-rouge : L’a-démocratie ».

Après Elf, La pompe Afrique et Avenir radieux, une fission française, Nicolas Lambert revient avec le dernier opus de sa trilogie : Le maniement des Larmes. Cette fois-ci il s’attaque donc au domaine régalien de l’armement. Un sujet original au théâtre, alors même que la France se hisse au rang de quatrième exportateur mondial de l’armement. Dans cette pièce documentaire, Nicolas Lambert, auteur et acteur propose de revenir sur deux affaires politico-financières qui ont marqué la politique française de ces trente dernières années : l’affaire Karashi dans laquelle on soupçonne Edouard Balladur d’avoir financé sa campagne de 1995 grâce à deux contrats d’armements signés avec le Pakistan et l’Arabie Saoudite et puis l’affaire Kadhafi dans laquelle Nicolas Sarkozy alors candidat à la présidentielle de 2007 est accusé d’avoir reçu un versement de 50 Millions d’euros de la part du dictateur Libyen Muammar Kadhafi pour financer sa campagne.

Au delà du fond, passionnant, la forme est surprenante. Nicolas Lambert offre une performance théâtrale impressionnante avec deux heures de jeu solitaire, sans entracte, entrecoupées par intermittence de morceaux de contrebasse d’Eric Chalan où il incarne avec brio et finesse divers hommes politiques comme Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux ou encore Michèle Alliot-Marie. Apartés officieux ou grands moments médiatiques, toutes les paroles sont véridiques. Nicolas Lambert a parfaitement mixé matinale de France Inter, extraits d’essais, appels téléphoniques et commissions d’enquête. La pièce est rythmée, avec seulement quelques longueurs qui s’installent dans le 2e tiers lorsque la contrebasse électrique d’Eric Chalan s’impose un peu trop entre deux scènes. Même si, les airs chaleureux de son instrument sont nécessaires à la pièce.

Si l’industrie de l’armement peut sembler être un sujet difficilement abordable, Nicolas Lambert le fait avec intelligence et humour. En ne présentant que des faits il pousse son public à une vraie réflexion, n’imposant aucune opinion personnelle et manichéenne.

Visuel: DR

Infos pratiques

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La Fábrica Flamenca – Centro Flamenco de Toulouse
theatredebelleville

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