Théâtre
André Dussollier et Niels Arestrup sauvent Diplomatie à la Madeleine

André Dussollier et Niels Arestrup sauvent Diplomatie à la Madeleine

27 January 2011 | PAR Amelie Blaustein Niddam

En 1944,  le général Allemand Dietrich Von Cholitz ( Niels Arestrup) commandait la garnison de Paris. Il projette fermement de faire sauter la ville,  alors que la 2e division blindée du Général Leclerc approche. Raoul Nordling (André Dussollier), Consul Général de Suède à Paris va l’en dissuader. De ce fait historique, l’auteur Cyril Gely imagine une rencontre entre les deux hommes, mis en scène dans une scénographie ultra classique par Stephan Meldegg.

Paris humiliée, mais pas encore libérée. A quelques heures de la Libération, Niels Arestrup attend, au balcon de sa suite à l’Hotel Meurice que le jour se lève. La machination est en marche, dans quelques heures, les ponts auront sauté  provoquant une crue sans précédent, détruisant la ville. Par un escalier à double fond, mis la par Napoléon pour y protéger ses maitresses, André Dussollier apparait comme par magie.  Avec diplomatie, il fera céder le général nazi.

Les deux comédiens sont au sommet, Dussollier opère avec finesse et humour face à Niels Arestrup imposant, engoncé dans un costume encombrant, symbole des choix impossibles qu’ il a à faire.

Faire sauter Paris, ses monuments, son histoire, ses  civils, cela ne convient pas au général qui s’étouffe, prétextant asthme et chaleur. La question posée est classique : doit -on toujours obéir aux ordres ?

Le texte est loin d’être à la hauteur des comédiens. Donnant une vision gaullienne et manichéenne des événements, le nom de Pétain n’apparait pas, non plus la politique d’extermination des Juifs. L’antisémitisme du régime est légèrement murmuré, la femme du consul devant se cacher à Lausanne. Paris semble être remplie de « terroristes » et, dans la bouche nazie, le seul camp cité est celui de Ravensbrück, un camp de concentration réservé aux femmes. Les allemands, symbolisés par le général et ses soldats sont opposés aux alliés. Les dialogues perdent en crédibilité opposant le bien et le mal, la diplomatie et l’armée. « La mort n’est pas mon métier » affirmera le consul au général, dans une lourde référence à l’ouvrage de  Robert Merle.

Malgré un décor extrêmement statique et un texte à l’historicité légère, la pièce tient debout grâce à la troupe solide de comédiens, les deux icônes en tête.

 

 

 

 

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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