Performance
Non-tutta, l’anti-performance d’Anne Tismer

Non-tutta, l’anti-performance d’Anne Tismer

20 July 2013 | PAR Christophe Candoni

 

Lidia Tirri

La Nora d’Ostermeier revient au festival d’Avignon avec le très inintéressant Non-Tutta, une performance qu’elle a écrite et joue dans une mise en scène de Silvia Albarella à la Chapelle des pénitents blancs.

On rêvait de revoir sur scène Anne Tismer dont la dernière venue à Avignon remonte à sa participation bluffante dans My Secret garden de Falk Richter aux côtés de Stanislas Nordey et Laurent Sauvage. Auparavant, elle avait triomphé dans la Maison de poupée d’Ibsen revue par le patron de la Schaubühne en 2004. Depuis ce temps, cette formidable comédienne, si singulière, brillante, étonnante, bouleversante, qui a joué sous la direction des plus grands metteurs en scène tels Jürgen Kruse, Peter Stein, Luc Bondy, Matthias Hartmann, Christoph Marthaler ou Frank Castorf, a choisi de déserter les plateaux des grands théâtres institutionnels pour entamer une nouvelle carrière de performeuse et plasticienne. Maintenant, elle développe ses propres créations dans des centres d’art alternatif comme le Ballhaus Ost à Berlin où elle vit entre autres lieux du monde.

A la découverte de Non-Tutta, le sacré tournant entrepris par Anne Tismer devenue artiste actionniste ne convainc guère. Sa création a beau porter un titre d’inspiration lacanienne et développer un propos pseudo-psychanalytique et surtout pompeux sur la personnalité complexe de l’histrion, l’incomplétude du moi intérieur, les détours que prend la communication heurtée par l’affect, rien ne parvient à masquer le vide absolu de son contenu. La performance est molle, paresseuse, inconsistante.

Le spectacle se résume à une boîte blanche dans laquelle Anne Tismer s’agite vainement et attire l’attention par de bêtes enfantillages. Elle parle beaucoup pour ne rien dire, elle s’enfonce de tout son corps dans un gros coquillage en tissu, fait la grenouille, chantonne un peu et plutôt bien, joue du piano, encore mieux. Elle n’est pas seule en scène mais accompagnée d’un musicien-bruitiste (Tom Tiest). Presque seule aux manettes et bénéficiant d’une liberté totale dont elle ne sait visiblement pas bien quoi faire, elle signe une petite forme insignifiante qui n’est vraiment pas à la hauteur, à sa hauteur et c’est bien désolant.

Photo Lidia Tirri

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