Performance
Le n’importe quoi foutraque de Sophie Perez  et Xavier Boussiron

Le n’importe quoi foutraque de Sophie Perez et Xavier Boussiron

30 November 2016 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Cette année, les artistes invités de l’édition 2016 des Inaccoutumés ont décidé de se rappeler que anciennement La Ménagerie de Verre était un garage. Le duo déjanté composé de Sophie Perez et Xavier Boussiron ne parle que d’une chose depuis le siècle dernier : le théâtre ou ce qu’il en reste.

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Il y a donc des bagnoles qui se garent une à une dans le parking. Et sur le plateau, comme à leur habitude Perez et Boussiron ont amené quelques amis. Bidouille le cheval qui a les tripes à l’air, Rillettes le cloporte géant et Patricia l’oiseau immense qui a l’air aussi mort que certains spectacles vivants.
Stéphane Roger fait le show en nabab dans ce presque seul en scène où – et il l’affirme – le décor a déjà “joué”. Pas que le décor d’ailleurs puisque d’Aznavour aux références au Festival d’Avignon on retrouve des emprunts à leurs précédentes pièces, particulièrement Oncle Gourdin sur le fond. La pièce venait, à l’aide de nains de jardins pas mal défoncés faire une critique bien cynique du spectacle vivant subventionné.
Pour Piège à loup, car c’est le titre de la création, on assiste à la fois morts de rire et médusés à une succession de “sketchs” “foutraques” que certains qualifieraient de “n’importe quoi”.

Cette fable bien tordue rappelle au fond que tout n’est que remix, y compris le tube “I love to love” de Tina Charles (1976) ici diffusé grâce au jukebox cloporte dans sa version insupportable et addictive de 1987. Le piège à loup est désabusé, le monde part en vrille; en couille dirait plutôt la compagnie Zerep qui veut même transformer son nom en logo tellement le sens s’en est allé.

Au moment où Perez et Boussiron ont écrit, en juin 2015, “des inondations massives” étaient “en train de détruire Tbilissi”. La nature semblait annoncer l’apocalypse qui allait arriver ( Novembre 2015, Erdogan, Trump…).

Alors, face au pire, autant fouetter des animaux morts, histoire de se marrer avec agitation pour un peu oublier le pire.

Visuel : DR

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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