Dans l’atelier de sculptrice de Miet Warlop

L’artiste belge Miet Warlop revient en France après avoir présenté son déjanté Mystery Magnet. On la retrouve pour trois petits soirs à Beaubourg avec le génial Dragging the Bone. Allez-y, il reste de la place. Ce soir et vendredi à 20h30- Durée 45 minutes.

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La première et la dernière image d’un spectacle sont comme des cartes de visites. Si elles se gravent en vous, tout est gagné. Il y a au commencement, une apparition. Une fille aux cheveux mi-longs, dans un univers très noir, ponctué de sculptures sorties de l’atelier d’un nouveau Dali. A la fin, il y aura du plâtre, beaucoup, en morceaux, aux éclats.

Miet Warlop va créer, déconstruire, reconstruire en direct, dans une performance qui s’apparente autant à la danse qu’à l’art plastique. Elle vient ici nous parler d’elle, de ses beaux cheveux qu’il faut sans cesse dénouer et de ce maudit mini-bourrelet qui lui empêche d’enfiler sa jupe facilement.

On se marre beaucoup ici car Miet Warlop nous enseigne qu’au départ, il y avait de l’humour et que cet humour est devenu l’humain. Il faut donc retrouver le rire perdu. Pour ce faire, il faut gratter, briser, casser pour peut-être entendre le son des fleurs et les sarcasmes des dentiers.

Mais le rire ici est en plâtre, il se fige. Si on le manipule trop, il se casse. L’artiste a ici pour mission de remettre du corps dans le marbre. La sculpture est ici pensée dans les droites lignes de Klein ou Dali, comme un acteur vivant.  On a la sensation à la fin de cette performance très rapide de bien connaitre la jeune femme. Elle nous raconte ici les monuments jetables de notre époque, démonte les apparences et le factice, le tout dans un éclat de rire.

Visuel © Reinout Hiel