Opéra
Une rencontre avec Philippe Druillet dans son atelier

Une rencontre avec Philippe Druillet dans son atelier

01 July 2016 | PAR Florence Prunier

Après avoir collaboré à la production de Carmina Burana d’Orff en 2014, les Chorégies d’Orange font à nouveau appel au dessinateur et scénariste de bande-dessinée Philippe Druillet pour le Requiem de Verdi. Il a nous a ouverts les portes de son atelier…

Cette collaboration entre les Chorégies d’Orange et Philippe Druillet autour du Requiem de Verdi, celui-ci la qualifie lui-même de “miracle”. C’est une sorte de retour à l’origine qu’on lui propose puisque c’est avec Carmina Burana et le Requiem qu’est née sa passion pour l’opéra à l’âge de 13 ans. “Maintenant, l’opéra revient à moi”, mais de toute façon, “il n’y a pas de hasard” estime-t-il. Ces propos, recueillis dans son atelier s’élevant sur deux étages et s’ouvrant de toute part, par le toit et sur un jardin discret à l’arrière de la maison, au cœur du 14ème arrondissement de Paris, prennent une dimension particulière dans ce havre de paix. Les dessins et les photographies peuplent les murs, les feuilles de papier, esquisses, pinceaux recouvrent la table de travail à la gauche de l’atelier; les étagères sont pleines de livres, BD; la table centrale et les fauteuils en bois au style imposant sont l’oeuvre de l’artiste lui-même: sa patte est partout!

Philippe Druillet nous explique alors son rapport à la musique: avant d’être comprise, elle est d’abord vécue; elle évoque des images qui se construisent progressivement en albums. Puis l’oeuvre musicale prend toute sa profondeur par la découverte du texte. Le Requiem de Verdi, messe des défunts, fait entendre, pour Philippe Druillet, la faiblesse de l’homme face à la puissance divine, mais, et c’est ce qui fait toute l’ambiguïté de l’oeuvre, sublime cette faiblesse, apportant la beauté là où la mort et la voix de Dieu dominent l’homme.

L’artiste se laisse porter par cette beauté pour dessiner, en insistant bien pour dire que ce sont les choristes qui sont premiers sur scène; “l’image est au service de la musique”. Quand la voix du soliste concentre toute la puissance dramatique, les planètes en arrière-plan s’ouvrent, à la Kubrick, pour ne pas surcharger en images. Il s’agit d’amener le spectateur au texte par l’image, et non d’ajouter du sens à l’oeuvre. Philippe Druillet nous propose ainsi une redécouverte du Requiem de Verdi, pour un spectacle qui risque d’être un chef d’oeuvre.

Visuel: Philippe Druillet ©

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