Opéra
[Présentation de saison 2017-2018 ] Marina Abramovic fait ses débuts de mise en scène lyrique  à l’Opéra de Flandres

[Présentation de saison 2017-2018 ] Marina Abramovic fait ses débuts de mise en scène lyrique à l’Opéra de Flandres

19 April 2017 | PAR Yaël Hirsch

C’est sous le titre de Casino et d’actualité « Rien ne va plus » que se présente l’enthousiasmant programme 2017-2018 de l’Opéra des Flandres. Ce programme a été présenté à l’Opéra de Gand, ce mercredi 19 avril, au lendemain de la première d’une importante création : Infinite Now de Chaya Cernowin.

« La prochaine saison met en avant le désir de faire se rencontrer les disciplines et les arts, notamment à travers la venue de pas mal de plasticiens internationaux », annonce Aviel Cahn, le directeur de l’Opéra. La présentation de notre saison est en fait déjà visuelle et le programme de cette année est habité par l’art urgent de Katie Heck. « C’est une année très risquées », explique le chorégraphe en résidence, Sidi Larbi Cherkaoui ; il faut faire dialoguer les différentes disciplines et un risque est pris pour faire venir certaines œuvres sur la scène de l’Opéra de Gand et d’Anvers. « On peut tout perdre et tout gagner » ajoute Aviel Cahn. C’est tous les aspects de cette phrase « Rien ne va plus que nous voulons » explorer cette saison.

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Le morceau de bravoure de cette saison aura lieu en février 2018, avec le Pelléas et Melisande de Debussy dirigé (qui fait ses débuts à l’Opéra) par Alejo Perez, avec des décors de la plasticienne Marina Abramovic et des chorégraphies signées Jalet et Cherkaoui. Rien ne va plus dans l’opéra de Debussy dans le mesure où les personnages sont enfermés dans un univers carcéral et mystérieux où, quoi que les personnages fassent, ils ont le sentiment de mal faire.

Et l’ouverture de saison se fera sur la création de l’opéra Das Wunder der Hellane de Korngold, mis en scène par David Bösch et dirigé par. Après on passe à l’Oiseau de Feu, en trois parties de chorégraphie inspirée par Stravinsky. Chrystal Pite, Edouard Lock (création) et Sidi Larbi Cherkaoui.

L’opéra inachevé de Gaetano Donizetti, Le Duc d’Albe, sera repris dans sa version de 2012. Une pièce qui à l’époque résonnait avec les errements politiques d’une Belgique en attente d’un gouvernement et qui prend un autre écho avec ses personnages féminins révolutionnaires à l’heure où les femmes forment la première ligne de résistance anti-Trump.

Falstaff de Verdi est l’essence de « Rien ne va plus » quand il met en question la bourgeoisie de son époque. Qui gagne ? La question reste ouverte pour cet opéra mis en scène par l’acteur Christoph Waltz qui avait déjà mis en scène Der Rosenkavalier en Flandres et qui a fait ses classes avec Terry Gilliam. Falstaff sera dirigé par Thomas Netropil.

Côté danse, une soirée Ravel / Debussy permettra de revoir le Ma Mère l’Oie de Jeroen Verbruggen et Faun ainsi que Exhibition de Cherkaoui.

Les ballets de Monte-Carlo et le chorégraphe Jean-Christophe Maillot reprennent Faust créé sur le rocher en 2007 avec de la musique de Lizt.

Le Parsifal de Wagner mis en scène par Tatiana Gurbaca, grand succès en 2013, sera repris avec Tanja Ariane Baumgarten en Kundry et une direction parle jeune Cornelius Meister.

« Selon désir » est fait de 4 pièces de danses signées Adonis Foniadakis (le directeur du ballet de Grèce), Nijinski, Edward Clug (Les noces créées en 2013) et une création d’Edward Lock sur une musique de Gavi Bryars :  Orfeo.

La Clémence de Titus de Mozart n’avait pas été donné depuis longtemps à l’Opéra de Flandre. Elle sera conduite par Stefano Montanari et mis en scène de manière plutôt classique de Michael Hampe. Un « rien ne va plus » du dernier opéra, mis en perspective avec une version du Requiem. Côté voix, on attend avec impatience : Agneta Eichenholtz, Cecilia Molinari et Anat Edri.

En parallèle avec le Workwithinwork de Forsythe et In your rooms de Hofesh Schecheter, Sidi Larbi Cherkaoui proposera la création : Memento Mori.

Et on arrive au sommet de la roulette Russe avec Le Joueur de Prokofiev, mis en scène par Karin Henkel, avec de grandes voix comme Anna Nevhaeva et Ladislav Elgr.
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visuels : YH

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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