Opéra

Orphée et Eurydice dans la rue Mouffetard

09 December 2008 | PAR Annabel

orphée et eurydiceLa compagnie Manque pas d’airs souhaite rapprocher l’opéra du spectateur, loin des fastes et de la distanciation qui sied à Garnier ou Bastille. Elle joue Orphée et Eurydice de C.W. Gluck au théâtre Mouffetard jusqu’au 31 décembre.

 

Orphée pleure la mort de sa bien-aimée, Eurydice. Il se lamente à corps et à cris, tant et si bien que les Dieux ont pitié de lui et lui proposent un « marché ». Il a le droit d’aller chercher son Eurydice à une seule condition, ne pas la regarder tant qu’ils ne sont pas sortis du royaume d’Hadès. Cependant, Eurydice ne comprend pas le comportement de son amoureux, d’habitude transi et dont le regard se noie dans le sien. Elle n’acceptera de le suivre à la seule condition qu’il la regarde. Dur dilemme pour Orphée. Devant tant de souffrances, il la regarde et Eurydice meurt une seconde fois. De ce qui se passe ensuite est né le mythe fondateur de l’amour. Inconditionnel et absolu.

Cette Eurydice-là, très joliment interprétée par Julie Fuchs, une comédienne et chanteuse lyrique prometteuse, le spectateur ne souhaite pas la voir mourir une seconde fois. Probablement parce qu’elle tient bien son rôle et qu’elle dégage une intensité émotionnelle très juste. Un talent à suivre. Quand elle pleure sur ce qu’elle imagine être de l’indifférence de la part de son amant, les cœurs palpitent aux sons d’un très beau piano (Eugénie Galezowski/Claire Parzysz).

Les chœurs ont semble-t-il trouvé leur harmonie, notamment lorsque Orphée rentre dans les Enfers. La partition d’Orphée est bien menée, même si on aurait aimé voir le comédien plus investi dans l’émotion. Quant à la mise en scène, elle est saisissante, malgré quelques maladresses qui font sourire, notamment concernant les chœurs.

Jusqu’au 31 décembre, théâtre Mouffetard, 73 rue Mouffetard, 75005 Paris, métro Censier Daubenton, réservations au 01 43 31 11 99, du mercredi au samedi 21h et le dimanche à 15h. tarifs : 22€ / 15€ (jeunes de – 30 ans, personnes de 65 ans, demandeurs d’emploi).

 

Annabel Benhaiem

 

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