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“La barrière d’Osaka sous la neige des amours”à la fois magnifique et accessible à la Maison de la Culture du Japon à Paris

“La barrière d’Osaka sous la neige des amours”à la fois magnifique et accessible à la Maison de la Culture du Japon à Paris

13 May 2016 | PAR Sandra Bernard

Jusqu’à samedi soir, Yajûrô Bandô et sa troupe honorent la scène de la Maison de la Culture du japon à Paris (MCJP) avec leur représentation à la fois magnifique et accessible de la pièce La barrière d’Osaka sous la neige des amours (Tsumoru Koi Yuki no Seki no To).

Alors qu’Osaka est sous la neige, un cerisier tricentenaire fleurit. Le gardien de la barrière (Yajûrô Bandô), un homme hors norme et plein d’ambitions, lit dans le reflet des étoiles dans sa coupe de saké, que s’il abat le cerisier, tous ses rêves s’accompliront. Sans attendre, il empoigne sa grande hache et, alors qu’il s’apprêtait à donner le premier coup à l’arbre, il tombe en léthargie.  Une belle jeune courtisane (Shingo Bandô), esprit de l’arbre, apparaît alors devant lui. Elle le supplie de ne pas couper l’arbre, puis, pour le distraire, elle lui narre ses amours passés. A chaque fois, il refuse de l’écouter. Soudain, un morceau d’étoffe maculé de sang tombe de la manche du gardien. Voyant cela, la fée du cerisier fond en larmes, reconnaissant le vêtement de celui qu’elle a tant aimé et qui est mort à présent. Reconnaissant son assassin, elle décide alors de le combattre.

Dans un ravissant décor rappelant le Japon médiéval, au son des shamisen et des chants des conteurs, les protagonistes évoluent avec grâce et vigueur. Parfaite illustration du Kabuki, qui est à l’origine un art populaire contrairement au Nô, les décors sont soignés, les costumes imposants et luxueux, la gestuelle et la prononciation exagérées.

La pièce est précédée d’un petit spectacle de kabuki intitulé “Matsuri” et par une introduction au kabuki par Yajûrô Bandô lui-même. Très pédagogue, il offre ainsi les clés de lecture indispensables à la bonne compréhension de la pièce ainsi que des éléments d’histoire de cette art, permettant de comprendre ses origines ainsi que celui des “onnagata” (acteurs interprétant des rôles féminins). Né en 1956, Yajûtô Bandô est l’un des plus illustres interprètes de kabuki. Il a largement contribué à mieux faire connaître ce théâtre traditionnel hors du Japon. Lors de tournées internationales qui l’ont mené aux Etats-Unis et en Europe, il s’est produit aux côtés du grand Ennosuke Ichikawa. Il a également assisté ce dernier à la mise en scène de l’opéra Le Coq d’or au Théâtre du Châtelet dans les années 80.

Visuel : DR

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