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“Dormir cent ans” : L’avant crise d’ado de Pauline Bureau

“Dormir cent ans” : L’avant crise d’ado de Pauline Bureau

26 February 2015 | PAR Amelie Blaustein Niddam

[ Reprise jusqu’au 2 juillet au Paris Villette ]

Pauline Bureau s’intéresse à l’humain. Les femmes dans Modèles, les familles dans Sirènes. Ici, avec son premier tout public dès 8 ans, Dormir cent ans, elle offre aux “pré-adolescents” la chance de se regarder sans honte dans le miroir.

[rating=4]

Aurore (Géraldine Martineau) a bientôt 13 ans, et Théodore (Marie Nicolle), le nouveau de sa classe de 4e aussi. Ils se rencontrent au coude à coude sur les bancs d’un cours de math incompréhensible. Se parler, se regarder, cela non, pas encore, et pour quoi faire en plus ? Dans une scénographie qui laisse une grande place faite à un somptueux décor trompe l’œil en vidéo ( signé Yves Kuperberg), Pauline Bureau avec un texte fait de mots des comédiens (également Yann Burlot et Nicolas Chupin) nous transporte avec onirisme et humour dans le pire age de la vie.

Il y a les problèmes de filles : avoir des seins qui poussent. Il y a les problèmes de garçons : ne pas vouloir pleurer. Il y a un pot commun fait d’incompréhensions et de bouleversements qui dépassent le champ du corporel pour atteindre tout le champs social . Ici, les parents sont démunis, et en deviennent incompétents. On entend Marie Nicolle devenue la mère d’Aurore dire  en conscience à son mari “et bien non, justement, Aurore n’est plus un bébé” et en même temps, dans un acte manqué par essence signifiant, fuir le jour des 13 ans de sa fille pour une compétition de Cha-Cha. Du côté du père célibataire de Théodore ce n’est pas mieux, pendant que son môme parle à son ami imaginaire un Prince Grenouille fêtard, le papa lui, court entre le canapé où son fils végète et son taf.

Dans sa direction d’acteurs, Pauline Bureau est impeccable. Les voilà danseurs, chanteurs, mimes même. Ils sont bon, drôles, fins. Le sujet pourrait faire pouffer de rire les concernés, elle calme ici tout le monde, en passant par le beau pour décrire l’age où on est le plus laid.  Dans ce conte non pas de fées mais d’adolescents, il y a une forêt magique où les lapins sont de gentils dealers de liberté. Il y a la réalité affrontée mais adoucie des changements radicaux qui opèrent pendant cette si courte période qui semble durer cent ans.

Horaire des représentations :

Du 25 février au 8 mars
Mercredi 25, vendredis 27 février et 6 mars à 19h / Jeudi 26 février à 14h30 / Samedis 28 février et 7 mars, dimanches 1er et 8 mars à 16h / Mercredi 4 mars à 15h
Séance scolaire : jeudi 5 mars à 14h30
Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation du vendredi 6 mars

Atelier « dessine-moi un spectacle », les samedis 28 février et 7 mars, gratuit sur présentation du billet

COMPLET le mercredi 25 février et les jeudis 26 février et 5 mars

 

Visuel : DR

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

3 thoughts on ““Dormir cent ans” : L’avant crise d’ado de Pauline Bureau”

Commentaire(s)

  • Bc

    Très beau spectacle plein de poésie, les acteurs sont tous excellents, les vidéos splendides et la musique très sympa. Un très joli moment, très fort. Bravo

    February 28, 2015 at 16 h 20 min

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