Jeune Public
[Avignon Off] Buzzati et Aymé transmis avec grand talent dans un spectacle trop court

[Avignon Off] Buzzati et Aymé transmis avec grand talent dans un spectacle trop court

22 July 2014 | PAR Geoffrey Nabavian

Ah, les aléas de la durée ! Ce K etc. en fait les frais. Les interprètes de ces nouvelles fantastiques, parmi lesquels on retrouve des familiers de Julien Gosselin, sont hyperdoués. La forme de leur spectacle est juste, juste, juste. Mais on veut plus ! Plus de récits fantastiques, afin que la mayonnaise monte, et que le final soit digne du début.

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K etc. 2Au commencement étaient… des comédiens avec des lampes sur la tête. Capables de vous rejouer la création de l’univers en mettant en valeur l’essentiel : le noir, tout le noir qu’il y avait à l’époque. Une fois n’est pas coutume, le début de ce spectacle jeune public est ébouriffant. Car à la fois simple, bon, et très artistique. La manière chorale, la guitare sèche de Guillaume Bachelé et les fameuses lampes sont les seuls effets. Ça suffit. Et l’ensemble prendrait même une apparence de discours scientifique (domaine qui semble hanter les membres du collectif Si vous pouviez lécher mon cœur).

Ensuite sont racontées deux nouvelles fantastiques. Des histoires d’êtres exceptionnels, en marge des humains : Le K de Dino Buzzati, et Le Passe-Muraille de Marcel Aymé. Plaisanteries de bon ton, coupes intelligentes, invention musicale… Tout y est. Mais pourquoi la fin est-elle si brusque ? D’une part, on voudrait davantage d’histoires : c’est qu’on s’est sentis aspirés vers un domaine où l’imagination est reine. Pourquoi la couper ? Et d’autre part, la forme choisie est si belle qu’on voudrait qu’elle serve un vrai récit global. Plus de lien entre les nouvelles n’eût pas été de refus.

K etc.On souhaite qu’il prenne une forme plus longue, ce K etc. . Les rires du public, les changements d’ambiance – de la mer à Montmartre – l’interprétation malicieuse, la substance des œuvres communiquée – les excellents accents du Passe-Muraille – le délire pas gratuit… On veut juste voyager jusqu’au bout. Allez, une demi-heure ou vingt-cinq minutes de plus. Pour nous faire découvrir d’autres créatures incarnées par une troupe vraiment, vraiment, fantastique.

Retrouvez le dossier Festival d’Avignon 2014 de la rédaction

Visuels : © Rêvages

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Christophe Candoni
Christophe est né le 10 mai 1986. Lors de ses études de lettres modernes pendant cinq ans à l’Université d’Amiens, il a validé deux mémoires sur le théâtre de Bernard-Marie Koltès et de Paul Claudel. Actuellement, Christophe Candoni s'apprête à présenter un nouveau master dans les études théâtrales à la Sorbonne Nouvelle (Paris III). Spectateur enthousiaste, curieux et critique, il s’intéresse particulièrement à la mise en scène contemporaine européenne (Warlikowski, Ostermeier…), au théâtre classique et contemporain, au jeu de l’acteur. Il a fait de la musique (pratique le violon) et du théâtre amateur. Ses goûts le portent vers la littérature, l’opéra, et l’Italie.

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