Danse
Show must go on, les fondations de Jérôme Bel sont au Festival d’Automne

Show must go on, les fondations de Jérôme Bel sont au Festival d’Automne

13 December 2017 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Show must go on est avant tout une chanson de Queen, et en 2001 comme en 2017, Jérôme Bel auquel le Festival d’automne offre un Magnifique portrait ne l’a pas oublié. L’occasion de comprendre une nouvelle fois les fondements de cette danse sociale à la chorégraphie millimétrée sans en avoir l’air. 

Pouvez-vous croire que l’on fasse chanter un public sur “Imagine” sans lui avoir demandé ? Pouvez-vous croire qu’un public sorte les briquets, dans le noir, comme un seul homme, sans que personne ne lui ait demandé ? Pouvez-vous croire encore que l’on rit aux éclats en écoutant une version très particulière de “We are the world”?

Le Festival d’automne, la MC93 et le Théâtre de la Ville nous permettent un rattrapage salutaire en nous montrant ( re-montrant) Show must go on en fin de portait Bel.  Tout est clair maintenant, de l’apport des témoignages (Cedric Andrieux…) au socialisme dansé (Gala), ce chorégraphe très singulier a fait du témoignage son archétype.  Il peut être parlé, dansé, allégorique ou être juste réduit à l’état de sensation.

Ils sont 21 et se nomment : Anessa Abreu, Jo Bannon, Suzie Birchwood, Joel Brown, Jia-Yu Chang, Gary Clarke, Mickaella Dantas, Karim Dime, Olivia Edginton, Robert Eldridge, Linda Fearon, Katy Francis, Andrej Gubanov, Jason Mabana, Tom Morgan, Matthew Morris, Laura Patay, Susan Sentler, Betty Skelton, Mickel Smithen et Toke Broni Strandby

Oui, cela fait du monde. Cela compose un peuple même. Une nation faite de jeunes et de vieux , de femmes, d’hommes, d’estropiés, de manchots, de blancs, de noirs, d’humains en béquilles ou en fauteuil, de trisomiques, de tatoués, de tremblants…

Mais alors quel est le lien entre eux ? Céline Dion, les Beatles, Police, la Macarana. Ces chansons tellement écoutées qu’elles nous ont écœurés. Le tour de force de Show must go on, et qui sera 16 ans plus tard dans Gala est de nous rendre voyant et entendant.

On écoute vraiment et malgré nous, nous chantons. Nous connaissons par cœur sans le savoir. Nous connaissons par cœur, tous la playlist tendance kitsch de la pièce. Ce que donne à voir Bel c’est donc le coeur (le chœur ?) du théâtre : le son, le noir, les rideaux, les interprètes, le public et surtout la place du régisseur ici posé au bord du plateau quand normalement il est vers le fond de la salle.

Et la Danse alors ? Parfaite, à la façon Bel. L’air de ne pas y toucher. Et pourtant, les rythmes, les lignes sont là. Aucun raté, mais des gestes sensibles qui volontairement fuient l’académisme .

On repère les pros bien sur. On s’en tape. On regarde et l’on fait corps avec le groupe. On est un. D’ailleurs “One” de U2 aurait pu faire parti de ce drôle de panthéon populaire qui met tout le monde à égalité.

On connaît les paroles, on fait la la la, peut importe puisque au refrain, on sera ensemble. “Come together”;  right now.

Bravo. Seize ans et pas une ride. Balaise Bel.

Visuels : The show must go on / Candoco Dance Company © Nick Rutter

Infos pratiques

Théâtre Saint-Léon
Corderie Royale
Minel-A

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