Danse
Scènes du Geste au CND, quand la danse impose sa mémoire

Scènes du Geste au CND, quand la danse impose sa mémoire

05 November 2015 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Cela devient un gimmick pour nous. Dire que l’archive dansée est au cœur des gestes chorégraphiques est une évidence. Le Festival d’Automne fait un pas de plus dans la mise en perspective de l’art chorégraphique. Alors qu’au Théâtre de la Ville, Lucinda Childs redonne à voir Available Light (1983), le Centre National de la Danse propose le premier volet d’une biennale : “Scènes du Geste”. A voir absolument du 6 au 8 novembre.

La programmation pensée par l’historien d’art Christophe Wavelet vient confronter des spectacles et des expositions dans une volonté d’immersion totale. C’est un pas de deux entre les archives et le vivant qui est ici orchestré. Scènes du Geste  permet, à l’instar du spectacle Vingt Danseurs pour le vingtième siècle que Boris Charmatz a fait entrer au répertoire de l’Opéra cet automne, à l’occasion  de deux programmes, A et B, de revoir les gestes mythiques de la danse. Cette démarche a lieu sur trois petits jours seulement. La directrice du CND Mathilde Monnier nous raconte : “Cette année est ma première en terme de production. Cette année c’est trois jours mais j’espère que ce sera plus l’année prochaine”. En effet, si le projet est pensé en biennale, en 2016 “un autre grand projet aura lieu et ne sera pas exactement Scènes du geste . Ce sera avec Lucinda Childs qui dépose toutes ses archives au CND”. Le CND, rajoute sa directrice “n’est pas qu’un centre d’archives. Il y a une mission de création, de patrimoine, de formation et de ressources professionnelles c’est-à-dire de métier du danseur“.

Sur scène, le soir, la crème de la danse, sous la direction exigeante de Christophe Wavelet viendra interpréter un monument la plupart du temps très niché de la discipline. Par exemple Alma Toaspern interprète Stäbetanz, une croisée des lignes 100% Bahaus. Latifa Laâbissi s’amuse à jouer Japanische Groteske, un solo clownesque datant de 1926. François Chaignaud, Mathilde Monnier, Maguy Marin et tant d’autres seront de la fête.

La partie muséale si on peut la nommer ainsi est en fait une espèce d’Université d’été de la Danse. Ici, on peut voir des enfants danser un Bal à la Renaissance. Les élèves de CM2 travaillent depuis deux mois sur le projet et sont tout à fait impliqués dans ce que la danse nomme “la reprise et la transmission”. La Fabrique des gestes, le Laboratoire des chœurs et L’atelier des archives, permettent d’accéder à des mots, à des pas, à des traces de danse. Il y aura comme sur les meilleurs campus, des interventions des plus grands. Dominique Brun, l’infatigable spécialiste du Sacre du Printemps enseignera sur “Sauter dans la modernité : Nijinski et l’invention du poème chorégraphique”. Pierre Leguillon lui rend  l’archive sexy en permettant à Cyriaque Villemaux d’activer, en entrant sur Back to Black, des dizaines de boîtes en aluminium racontant le corps dansant.

Le travail de Mathilde Monnier est donc ici de mettre en avant le patrimoine, car, le CND est un centre de ressources, et d’interroger un geste dans son contexte historique.”Montrer l’histoire de la danse, c’est surtout pour moi la montrer au grand public car elle est oubliée de la formation scolaire. Il y a très peu de moyens de rendre cette histoire accessible pour la faire sienne”. Elle se réjouit de l’entrée au Repertoire de l’Opéra de Vingt danseurs pour le vingtième siècle : “c’est important que ce soit un mouvement collectif

 

Visuel : Pierre Leguillon

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Bastien Stisi
Journaliste musique. Contact : [email protected] / www.twitter.com/BastienStisi

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