Danse
PS122 at T2G : Okwui Okpokwasili met Le Bronx à Gennevilliers !

PS122 at T2G : Okwui Okpokwasili met Le Bronx à Gennevilliers !

08 April 2014 | PAR Camille Lucile Clerchon

En ce début du mois d’avril, le T2G s’est mis à l’heure new-yorkaise en accueillant les pièces de trois artistes qui développent leur travail au sein du Performance Space 122, véritable pépinière artistique à la pointe de la création contemporaine à New York et aux Etats Unis.On a ainsi découvert au T2G Bronx Gothic, d’Okwui Okpokwasili performance épistolaire singulière qui nous plonge dans les méandres obscurs d’une enfance en bas des blocks.


Face à l’angle formé par deux murs blancs qui se rejoignent, la performeuse est déjà bien présente, nous tournant le dos, lorsque l’on s’installe dans la salle du théâtre de Gennevilliers. Présente mais de dos, nous avons le temps de nous familiariser à cette présence, ce corps longiligne et musclé fortement agité de vibrations partant du sol vers les reins tandis que la grande envergure de ses bras se déploie parfois, se replie, souvent. Elle nous est déjà familière, cette figure, lorsqu’elle se décide enfin à nous faire face et à nous livrer un pan de son histoire.

Une histoire à la première personne qui s’ancre dans une correspondance entre deux jeunes filles de onze ans, qui s’échangent des mots. Elles s’aiment comme elles se détestent et pourraient être les deux faces d’une même pièce. Crudité et cruauté se livrent bataille dans les textes qui nous sont lus, scandés, slammés. Il s’agit d’être un enfant qui devient une femme, en dehors de toute sentimentalisme. Il s’agit encore d’être noire et pauvre à New York au début des années 80. La poésie, elle, nait de la rudesse du propos, de la rugosité des sensations, de la violence des sentiments.

Okwui Okpokwasili danse, chante et crie, offre des variations de son superbe talent pour écrire le récit d’une peut- être impossible prise de conscience de soi. Elle s’empare, pour mieux l’interroger, de cet espace insondable où le rêve (tout autant que le cauchemar) s’approche au plus près de la réalité sans jamais l’atteindre tout à fait. Am I awake ? se demande t’elle, tout le temps.

Bronx Gothic débarrasse l’enfance, l’adolescence, de sa candeur, plonge dans sa cruauté, dans son rapport organique et fébrile à la sexualité, d’où nait une beauté réelle et dure, l’existence comme une brûlure de chaque instant.

Bronx Gothic d’Okwui Okpokwasili, ainsi que Vision Disturbance de Christina Masciotti et Richard Maxwell et Seagull (Thinking of You) de Tina Satter – Half Straddle ont été présentés au Théâtre de Gennevilliers dans le cadre de la tournée européenne PS122 GLOBAL ainsi qu’au Théâtre Garonne de Toulouse du 25 au 29 mars, et actuellement au Maillon de Strasbourg jusqu’au 11 avril.

Infos pratiques

Macon Scène Nationale
Théâtre du Torrent Annemasse
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