Danse
Festival (Des)Illusions: Religieuse à la fraise, à consommer sans modération

Festival (Des)Illusions: Religieuse à la fraise, à consommer sans modération

11 March 2016 | PAR Araso

Hier soir, coup d’envoi du festival Des(Illusions) au Monfort avec deux spectacles qui se répondaient à la perfection: “Noos” en cirque et “Religieuse à la Fraise” en danse, qui met en scène deux poids lourds de la performance, le comédien-chanteur Olivier Martin-Salvan et la danseuse-chorégraphe Kaori Ito. “Religieuse à la Fraise”, créé en 2014 à Avignon, c’est l’histoire du gros et de la petite, du Français et de la Japonaise. Ils s’échangent leurs corps et forment un improbable pas de deux qui déborde d’humour, de naturel, de grâce, et d’une forme inédite de séduction animale. Un régal. 

[rating=5]

Depuis qu’on l’a vu danser “Plexus” d’Aurélien Bory, que le circassien a créé pour elle, on ne quitte plus Kaori Ito des yeux. On l’a vue conceptuelle, gracile, gracieuse, on la découvre tonitruante, drôle à souhait, une petite boule d’énergie cachée dans un corps d’homme avec un ventre et des poils. Ce corps, c’est celui d’Olivier Martin-Salvan, qui se met à nu -à tous les sens du terme pour étreindre de ses grosses paluches le petit corps de sa partenaire qu’il camoufle jusque dans son pantalon.

Le spectacle pourrait aussi s’appeler “Euphorie de la libération des corps”. Les artistes jouent et s’amusent comme des fous là où on pourrait attendre un discours larmoyant sur les canons de beauté, en avoir ou pas. Ils gambadent, chantent, récitent des prières bouddhistes, s’éraillent la voix, jettent leurs fringues et se marrent. Peu importe leurs corps, à jouer à saute-mouton pour faire trembler le plateau, ils ont cinq ans.

Une leçon de décomplexion. Sans aucune pudeur, ils mesurent méticuleusement leurs tours de taille, de poitrine, de cuisse comme autant de promesses de leurs jeux à venir. Et quand on voit Kaori entortiller les poils du torse d’Olivier autour de ses petits doigts, quand Olivier halète dans le cou de Kaori tandis qu’ils dansent, à les contempler allongés tous les deux, c’en est presque érotique: c’est fou ce qu’on peut faire avec des corps. Un spectacle à mettre absolument entre toutes les mains, à tous les âges, et à savourer sans aucune modération.

A voir dans le cadre du Festival (Des)Illusions au Monfort Théâtre du 10 au 27 Mars 2016


Visuel © DR

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