Danse
Dancing Box et Altérité au festival PETITES FORMES (D)COUSUES

Dancing Box et Altérité au festival PETITES FORMES (D)COUSUES

11 June 2012 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Comme tous les ans, le Festival des Petits Formes (d)Cousues présente au Point Éphémère des chorégraphies de tous genres, venues d’ici et d’ailleurs, décalées le plus souvent. Cette année, l’intergénérationnel et le handicap sont questionnés avec pour thème transversal : « la différence »

Pour le premier soir du festival la différence ne se jouait pas sur scène mais dans la programmation même. De la danse ? Pas que. De l’experience ? beaucoup plus.

Cela commence par une Dancing box qui présente un plateau comme une boite de nuit où les émotions dirigent les chorégraphies : la joie, le désir… mettent en mouvent des danseurs tout vêtus de blanc et au centre un spectateur choisi pendant les chorégraphies. Sympathique.

Ensuite nous entrons dans le coeur du sujet avec Traction : vie qui met en scène une pub Benetton : black, blanc, asiatique, obèse, vieux, blonde, brun. L’image est belle, la danse l’est plus encore. Les portés sont audacieux, les touchés sont sensuels. Les “vrais” danseurs integrent dans leur ronde une dame trop forte, un monsieur trop vieux qui deviennent immediatement attachants. Aucune gêne ici, uniquement de la beauté.

La danse est fluide offrant un hommage au lâcher prise dans l’acceptation de l’autre quelle que soit sa différence. La force du spectacle est de démontrer l’égalité par la pluralité. On est loin ici du mot galvaudé de “diversité”. Personne n’est divers, ici, nous n’avons que de magnifiques artistes.

La soirée se termine avec un spectacle interdit aux moins de 12 ans, notre adoré Jerk que nous avions revu au Nouveau Festival du Centre Georges Pompidou. Jonathan Capdevielle y est David Brooks. Il purge une peine à perpétuité pour avoir, avec ses amis Dean Corll et Wayne Henley participé à un rite de torture visant à tuer, découper puis violer des jeunes hommes. « Il y a eu un meurtre, en fait 27 ». En prison, David est devenu marionnettiste. Par son art, il expie en mettant en scène l’histoire de ce trio barbare. Spectateurs, nous sommes dans l’amphithéâtre d’une université texane où le spectacle se donne.

La volonté de n’apporter aucune distance ni avec le propos ni avec le public fait de Jerk une expérience troublante totalement inoubliable faisant honneur au genre performatif. Le spectacle sera donné une nouvelle fois le 18 et il raisonne terriblement avec l’affaire Luka Magnotta. A ne pas mettre devant des yeux sensibles

Visuel : (c) © Alain Monot

« Traiter la musique classique comme le rock n’roll » Rencontre avec Philippe Tranchet, fondateur du Festival « Un Violon sur le Sable »
Au Palais Garnier, Hippolyte et Aricie dans la machine à remonter le temps
Avatar photo
Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration