Danse
“Afectos” par Rocio Molina

“Afectos” par Rocio Molina

21 November 2017 | PAR Marie Boëda

Le Théâtre national de Chaillot présente pour la 3e fois la Biennale d’art flamenco entre ses murs. Parmi la programmation, Rocio Molina a donné une représentation le 18 novembre avec “Afectos”. Entre flamenco originel et flamenco revisité, la démonstration est un combat vers la modernité.

Rocio Molina et la chanteuse Rosario La Tremendita ont confectionné “Afectos” pour défier les vérités du flamenco. Elles étaient accompagnées du contrebassiste Pablo Martin Caminero. Ancienne élève de Maria Pages et de Carmen Amaya, la danseuse chorégraphe est de la même trempe qu’Israel Galvan. Objectif : casser la technique ultra codifiée du flamenco. 

Derrière sa spontanéité, l’exigence est palpable 
2 fauteuils, 2 guitares, une contrebasse et un porte-manteau. La lumière tamisée s’adapte. Décoration sobre et accueillante. L’avant
garde du flamenco a toute la place pour s’exprimer. Les tableaux passent de l’un à l’autre sans qu’on s’en aperçoive sous le zapateado de Rocio Molina. Sa rythmique des pieds est féroce et précise. Derrière la provocation et l’insolence envers le musicien et la chanteuse, se cache une technique des pieds enragée, alliée à la légèreté et l’expression des mains. 

De la corrida à la comédie 

La danseuse chorégraphe a déjà fait plus contemporain. Ici, elle reste sur une technique bien ancrée du flamenco et s’en émancipe de plus en plus vers la fin. Après avoir dansé dans un carré de 50 cm de large, démontrant la rigidité et les carcans du flamenco, la dernière partie est plus jouée. Avec humour, Rocio Molina dialogue avec les musiciens, elle se fond dans les notes et le rythme en insistant sur l’imperfection. Un charisme qui lui permet seulement par le mime de faire rire le public attentif. 

Se libérer de la technique traditionnelle est difficile, au risque d’agacer les puristes et les connaisseurs. Rocio Molina réussit l’exercice.

(c) Tamara Pinco et Muriel Mariet

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Marie Boëda

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