“VieLLeicht”, Mélissa Von Vepy, poupée de cire, poupée de son
“Vielleicht est la traduction de « peut-être » en allemand Littéralement, viel signifie beaucoup et leicht légèrement, facilement, aisément”. Sur scène l’acrobate suisse dont on aime tant l’avant-garde devient une marionnette soumise et dominante.
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Cela se passe au festival (Des) Illusions du Théâtre Monfort qui jusqu’au 23 mars provoque des rencontres entre le cirque, la magie, la danse et le théâtre. La flamboyante circassienne que l’on avait laissée ensanglantée en 2009 traversant le Miroir, miroir joue ici les poupées de chiffons. Paumée sous une ancre vêtue d’un tailleur pantalon taupe, les cheveux roux longs et lâchés, elle se débat avant de prendre possession de la masse de métal qui en suspension pèse 180 Kg tout de même ! D’abord au sol, articulée par des dizaines de fils qui la contraignent, puis dans les airs.
La prouesse est totale nous faisant oublier qu’ici, c’est bien l’artiste qui tient les ficelles. La poussée d’Archimède est annihilée au profit de la poésie et de la magie. Elle danse, gesticule, se débat et gagne sa liberté. On peut tout projeter sur VielLLeicht, de l’angoisse d’un naufrage à la puissance d’une bête sauvage.
Mélissa Von Pepy continue ici son exploration très particulière de la gravité et de l’apesanteur dans une forme de théâtre verticale muet où seul le corps parle. Mélissa Von Vepy sait manier les fils et navigue dans les airs comme le ferait un marin. Le pantin passe d’objet léger, sans âme mais gracieux à être conscient. C’est une marionnette sans marionnettiste qui aura pris vie devant nos yeux écarquillés.
Superbe.
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