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« L’Effet Bekkrell (Titre Instable) » au Monfort Théâtre

« L’Effet Bekkrell (Titre Instable) » au Monfort Théâtre

12 May 2015 | PAR Simon Théodore

Le 11 mai, se jouait au Monfort Théâtre, la première parisienne du groupe Bekkrell. À travers un spectacle intitulé L’Effet Bekkrell (Titre Instable), les quatre comédiennes évoluent dans un univers instable, fait de constructions et de déconstructions. Avec quelques faiblesses et certaines bonnes idées, cette initiative, mêlant l’absurde au cirque, trouve son origine dans un imaginaire radioactif.

[rating=3]

Une salle plongée dans le noir, des décors dans la pénombre et quatre lueurs apparaissant dans le fond de la scène. Ainsi, débute ce voyage dans un monde sans queue ni tête. Ces lumières se déplacent et virevoltent pour finalement se hisser le long d’un mât. Les projecteurs s’allument, le vacarme débute et le spectateur découvre un lieu étrange. Quel est il ? Où sommes-nous? Ces questions seront sans réponses jusqu’à la deuxième moitié du spectacle et les premières représentations de ce qui pourrait être une apocalypse nucléaire… Chacune de ces interprètes usent de ses talents pour se suspendre au poteau, marcher sur un fil ou encore faire quelques pirouettes. Sans être spectaculaires, ces figures sont sympathiques mais la longueur et le redondance des scènes perdent le public. Il faut être attentif pour suivre l’évolution de chacun de ces êtres. Certaines interactions mènent au comique mais l’éparpillement des faits ou autres trames absurdes font perdre l’efficacité. Quel est le message ? Quels sont les enjeux qui se cachent derrière toute cette mise en scène ? Tous ces éléments sont bien difficiles à cerner, en début de spectacle, et c’est presque l’ennui qui gagne avant, qu’enfin, un brin de dynamisme stimulant ne naisse…

Ce dynamisme bénéficie d’un remarquable travail de son et lumières. Les projecteurs se meuvent et englobent l’espace tandis les actrices travaillent les bruitages, en direct, avec des micros installés sur scène et dans les airs. Le point fort du spectacle réside bien dans cette mise en scène et dans ce décor en perpétuelle évolution. Le monde se transforme, se construit et se déconstruit. Les objets sont déplacés par les bras des actrices. Le public se rend alors compte que, malgré le manque de rythme et de spectacularité, la performance physique impressionne. Même si l’on comprend, ou si l’on semble comprendre, le dernier plateau ; le message reste flou. Le final traîne en longueur, quelques connotations politiques et religieuses paraissent mais c’est bien l’absurde et l’incompréhensible qui règne.

Il faudra donc s’accrocher pour suivre et rentrer dans le monde développé par le groupe Bekkrell. Il y a un manque de rythme, de stupeur et de cohérence dans les interactions entre personnages et dans le déroulement de la trame. Cependant, la mise en scène est très ingénieuse, captivante, parfois terrible ou dramatique et la concentration ainsi que les capacités physiques du quatuor sont mises à l’épreuve. Il faut aussi souligner l’importance et la qualité de l’équipe technique les accompagnant et faisant oeuvre d’artistes à part entière. En somme, ce spectacle est, malgré des éléments forts, moyen et difficile d’accès.

Du  11 au 16 mai au Monfort Théâtre. Plus de renseignements ici.

Visuel : DR

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