Cirque
[Chalon Dans La Rue] Libreté et poésie, le cirque chorégraphié de Muchmuche Company

[Chalon Dans La Rue] Libreté et poésie, le cirque chorégraphié de Muchmuche Company

27 July 2016 | PAR Mathieu Dochtermann

Retour sur un spectacle vu à Chalon Dans La Rue: Libreté de Muchmuche Company, une oeuvre poétique, métissage réussi entre disciplines circassiennes et danse, résolument onirique, tendre et complètement singulier. Très étrange et très recommandé!

Devant un fond uni, le public massé découvre un roi étrange, tout en longueur et en nonchalance, une couronne improbable vissée sur la tête, son sceptre fait de massues de jonglage. Bientôt un anarchiste non moins longiligne, dissimulé sous un trench-coat, viendra défier son autorité en pirouettant autour de lui, et en écrivant au mur ce mot qui résonne comme un appel: Libreté. Les personnages changent, les saynètes se succèdent, sans paroles, mais tenues ensemble par la même poésie surréaliste, la même fragilité des personnages et des techniques. Du cirque sont sollicités les équilibres et le jonglage avant tout, non pas dans une visée performative du geste parfait et du risque pris, mais dans une recherche du mouvement et des attitudes corporelles, qui s’inscrit dans une œuvre chorégraphiée pour un duo qui révèle en permanence les interstices par lesquels transparaît la fragilité, donc la poésie et l’humanité. C’est un spectacle singulier, à l’atmosphère irréelle, très doux, ce qui n’exclut ni l’énergie ni l’humour: on sent qu’un effort d’écriture important a été fait, et la dramaturgie pensée. La compagnie revendique un “cirque expressif”, et on ne peut nier que cette dénomination y convient plutôt bien. La complicité des deux interprètes est manifeste,  tandis qu’ils se succèdent pour tracer à la craie les mots qui, au bout des 40 minutes de spectacle, formeront un poème emprunté à Pablo Neruda, mais revisité par une plume un peu tendre et un peu folle: les wazeaux de la libreté tirent alors leur révérence avec un sourire, et s’envolent charmer d’autres cœurs…

Cet été, on peut voir ce spectacle du 28 au 30 juillet au Festival Mimos à Perigueux (24), les 13 et 14 aout au Festival de Villeneuvette (34), et enfin du 17 au 20 aout au Festival international de rue d’Aurillac (15).

Création et interprétation: Mathilde Roy et Paul Cretin-Sombardier

Visuels: (C) Dominique Gaye

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Mathieu Dochtermann
Passionné de spectacle vivant, sous toutes ses formes, des théâtres de marionnettes en particulier, du cirque et des arts de la rue également, et du théâtre de comédiens encore, malgré tout. Pratique le clown, un peu, le conte, encore plus, le théâtre, toujours, le rire, souvent. Critère central d'un bon spectacle: celui qui émeut, qui touche la chose sensible au fond de la poitrine. Le reste, c'est du bavardage. Facebook: https://www.facebook.com/matdochtermann

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