Acrobates, la grande illusion de Stéphane Ricordel et Olivier Meyrou

Le Monfort pour encore deux soirs et bientôt le 104 reprennent le spectacle à succès Acrobates.

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Stéphane Ricordel et Olivier Meyrou mettent en scène deux acrobates, deux jeunes circaciens. Le grand, Alexandre Fournier et le petit, Matias Pilet. Ils viennent dire l’après mort.

Tétraplégique depuis 2004, le trapéziste virtuose Fabrice Champion décède lors d’une cérémonie chamanique au Pérou en 2011. Lui qui avait inventé le cirque au delà du handicap laisse une génération qui doit se réinventer dans la filiation et dans l’indépendance.

Alors il faut être solidaire et ami, tendre et solide envers l’autre. La technique fait la part belle aux équilibres, aux portés, aux sauts souvent périlleux et aux glissades sur une pente qui ne souffre d’aucune aspérité. Néanmoins nous ne sommes pas ici dans un phrasé révolutionnaire.

Si le geste avait été pur nous aurions assisté à un chef d’œuvre. Mais, une lumière faussement esthétisante, offrant un clair-obscur dépourvu de sens auquel une musique tire larme emplie de violons vient s’associer à des vidéos aux symboles simplistes d’un chemin initiatique font d’Acrobates un mélodrame sans âme. Et pourtant, l’idée de faire entendre la voix de Fabrice Champion permettait des éclats. Mais les superbes déclaratives comme “et du noir jaillit la lumière”, ou “être acrobate c’est être perdu” ne trouvent jamais l’intimité nécessaire pour atteindre le sensible.

Acrobates empile et déborde, beaucoup s’en satisferont. Nous restons infiniment déçus par une telle débauche d’images qui desservent un souvenir et un avenir.

Photo : Christophe RAYNAUD DE LAGE/WikiSpectacle

Au 104 : 11 février > 19 février 2014