Rap / Hip-Hop
Lord Esperanza, “Partage, amour, rigueur” [Interview]

Lord Esperanza, “Partage, amour, rigueur” [Interview]

10 July 2018 | PAR Alexia Blick

Lord Esperanza, de son vrai nom Théodore Desprez, tout juste 21 ans et déjà reconnu par ses pairs dans le rap game, a fait vibrer les phocéens au Marsatac 2018. Une performance punchy et soignée, qui a su rassurer ses fans de la première heures et attirer les curieux. Retour en interview sur la personnalité haute en couleur de ce roockie en devenir. 

Lord Esperanza, c’est un nom qui peut être intriguant, pourquoi ce blaze ? 

Je m’en suis rendu compte il y a pas longtemps, mais Lord ça sonne anglais, Esperanza espagnol, et moi je rappe en français, donc je crois que mon but ça a toujours été de réunir. Ce nom, c’est aussi un symbole d’espoir, une manière de créer la rupture, un peu comme Childish Gambino dans « This is America ». 

D’ailleurs quels sont les artistes qui te provoquent des émotions ? 

Beaucoup de mes sources d’inspirations proviennent du rap, quand j’étais jeune j’ai pas mal écouté Sexion d’Assaut, Mister You, mais aussi les pionniers Mc Solaar ou Doc Gynéco. Après, je suis très éclectique niveau musique et je peux autant écouté Amy Winehouse, que Wagner ou même SCH. 

J’ai tenu à rendre hommage à internet, sans qui je ne serais pas où j’en suis aujourd’hui. 

Tu nous l’as dit tu t’inspires d’énormément de styles différents, comment ça se traduit dans ta musique ? 

J’aimerais tendre à une musique intemporelle, mais pour ça il faut toujours innover. Salsa, électro, trap, mes instrumentales sont diverses pour pouvoir créer une vibe unique et marquer les esprits. Un bon artiste c’est quelqu’un qui sait se renouveler et sortir de sa zone de confort. 

Pourtant avec ton nouvel EP « Internet », on a l’impression que tu parles de ce que tu connais.

C’est vrai qu’avec cet album je me suis particulièrement adresser aux « millenials » dont je fais parti. J’ai tenu à rendre hommage à internet, sans qui je ne serais pas où j’en suis aujourd’hui, à jouer devant des milliers de personnes. Dans cet EP, il y a 5 morceaux et 2 bonus tracks, mais ce dont je suis le plus fier, c’est le morceau Noir Remix où j’ai invité 8 autres rappeurs. J’ai adoré travailler avec Chilla qui a su rester cool malgré son succès, mais aussi avec mon acolyte Nelick. Et surtout, il faut savoir que tout l’argent généré par ce freestyle sera reversé à l’Atelier des artistes en exil, en faveur des réfugiés. 

Justement avec Nelick vous avez une relation plutôt fraternelle et il t’accompagne sur quelques dates de ta tournée. Comment cette collaboration a t-elle démarré ? 

Avec Nelick, on a fait quelques feats et on a vu que ça matchait plutôt bien. Par la suite, on a créée le groupe Palace et on a sorti le projet Acid Rose Garden, qui a remporté un franc succès. Depuis, c’est devenu mon backer « officiel » et on kiffe partager avec le public. 

C’est positif de ne pas plaire à tout le monde, parce que ça prouve que je suis un artiste et donc que je génère des émotions quelles qu’elles soient. 

Ton public, c’est tes étoiles comme tu les appelles, quelle relation entretiens – tu avec eux ? 

Mes fans c’est mes étoiles parce qu’il me permette de briller et brillent à leur tour par leur énergie. Nous c’est vous, du partage, de la rigueur, de l’amour, ça c’est ma philosophie. Et ça a l’air de bien fonctionner, puisque j’ai croisé un homme de 40 ans qui me disait « wahou j’ai carrément accroché à ta musique et ton personnage ». 

Et alors le public phocéen, à la hauteur ou pas ? 

A fond! Ils étaient hyper chauds, j’ai vraiment senti une belle énergie qui s’est dégagée de ce show. C’était un véritable shot de sérotonine, j’ai hâte de retrouver ce public à l’Affranchi pour une prochaine date. J’ai d’ailleurs un petit cadeau pour eux, quelques lignes version Dans ta ville « Je suis à Marseille, je suis au Marsatac, leur album au rayon farce attrape, tranquille je me pose, claquettes chaussettes ou en marcel, toujours là pour bruler ton freestyle ou bruler ton cercle, je vois l’avenir dans la boule de cristal mec ». 

Beaucoup peuvent dire que tu fais du rap de blanc, qu’est – ce que tu aurais envie de répondre à ces « haters » ? 

On peut faire du rap de « babtou » mais au moins on remplit des concerts, je rappe ce que je vis et au moins je vole pas mes rimes. Récemment, je me suis fait descendre sur OKLM Radio par le rappeur Hype. J’ai trouvé ça rigolo et même bien écrit, mais voilà il faut arrêter les fake news autour de moi et commencer par vérifier ses sources. Je ne viens pas du tout du 16e mais bel et bien du 18e arrondissement de Paris, je n’ai pas refais 9 fois mon passage dans le Cercle (NDLR : émission Youtube de Sofiane alias Fianso), je n’ai jamais été hué pendant un concert. Finalement, c’est positif de ne pas plaire à tout le monde, parce que ça prouve que je suis un artiste et donc que je génère des émotions quelles qu’elles soient. 

Visuels : © Alexia Blick

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Alexia Blick
Madame vernissages mais aussi mordue d'électro, de photos et d'archéologie! Laissons l'art nous envoûter...

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