Rap / Hip-Hop
« Coolaid » dépoussière les sonorités West Coast

« Coolaid » dépoussière les sonorités West Coast

05 July 2016 | PAR Antoine Roynier

Le feu Snoop Lion a sorti son nouvel album vendredi dernier. Une tentative de réconcilier le neuf et l’ancien dans un même disque.

Entre tradition et novation, c’est ainsi que l’on pourrait définir le nouvel album de Snoop Dogg. Coolaid est sorti le 1 juillet, et ça sent très bon. Le parrain du rap outre-Atlantique, on le sait, maîtrise l’ego trip. Et franchement, quoi de mieux que de commencer son album en se définissant comme une légende sur de la Trap. Mais la Trap kescekecé ? C’est une branche du rap née à Atlanta avec des mélodies très simples et des grosses basses que l’on appelle 808’. Le rappeur de Los Angeles adapte parfaitement son flow chantant à ses instrumentales très saccadées. C’est, d’ailleurs, l’une des principales qualités du Dogg, il a toujours su s’ajuster aux nouvelles sonorités et y ajouter sa patte. C’est aussi le cas sur Super Crip, où la ligne rythmique nous a fait penser aux beats du très à la mode DJ Mustard. Mais Snoop Dogg n’oublie jamais ses origines et revient toujours à ses synthétiseurs des années 1990, typiques de la côte ouest des Etats-Unis sur les refrains.

Pour rester au goût du jour, l’interprète de Doggy Style s’est entouré des MCs les plus talentueux des années 2010. Wiz Khalifa et Jeremih viennent ajouter ce brin de novation dans l’interprétation des chansons. Les anciens sont aussi présents. On retrouve E-40, l’un de ces artistes méconnus en France et pourtant si populaire dans la patrie de l’Oncle Sam. Mais aussi Too $hort, l’interprété du désormais classique The Ghetto.

On ressent tout au long de l’album, les influences des premières années de la carrière du Doggfather mélangées aux différents courants du rap actuels. La combinaison est réussie mais on regrette le manque de cohérence de l’album. Les chansons ne sont pas toutes de la même qualité. On mettra, toutefois, une mention spéciale à Kush Ups, d’une efficacité redoutable, et Revolution qui nous a rappelé les plus belles heures de Just Blaze. Mais comment en vouloir au quinquagénaire quand, aujourd’hui, dans le monde du rap, faire un album n’a plus aucun sens. Finalement, le Dogg ne fait que suivre la tendance.

Visuel: © Wikipédia

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Antoine Roynier

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