Pop / Rock
[Live report] Van Canto au Petit Bain

[Live report] Van Canto au Petit Bain

31 March 2016 | PAR Simon Théodore

Ce dimanche 27 mars, les Allemands Van Canto étaient de passage à Paris pour défendre leur dernier album Voices of Fire. Accompagnés des formations End of the Dream et Grailknights, ils ont enflammé le Petit Bain lors d’une soirée riche en émotions.

Il est 19h30, l’heure de monter à bord de cette petite salle située sur la Seine. La fosse et les bas côtés sont déjà bien remplis par une foule prête à accueillir le premier groupe. Emmenés par une chanteuse, les Hollandais End of the Dream ouvrent aussitôt le bal avec leur métal symphonique. Ils présenteront leur album All I Am, sorti en mars 2015. Dès le premier titre, le son se veut puissant, les riffs facilement accrocheurs et les mélodies portées par une voix céleste presque envoûtantes. Les arrangements renforceront l’esthétique symphonique, caractéristique de ce genre musical. Le groupe ne cachera pas son plaisir d’ouvrir cette date et de partager la tournée avec les deux autres formations. Alors que « All I Am » proposent quelques instants d’accalmie, la vocaliste prendra soin de s’effacer durant le long solo enrichissant le très efficace « Shadow’s Embrace ». Son acolyte s’avancera alors sur le devant de la scène et démontrera sa technique de guitariste. Il fallait être fan de ce genre de métal pour véritablement être porté par la prestation mais force est d’avouer que celle-ci ne fut pas non plus désagréable. Elle aura eu le mérite de bien échauffer l’assemblée. 20h sonnera le temps d’immortaliser le concert avec la photo finale.

La température est montée d’un cran. Un rapide aperçu des vidéos de Grailknights rendait compte de l’univers complètement déjanté de ces supers héros originaires de Grailham City. Les lumières s’éteignent enfin et le groupe est introduit par un monstre. Les musiciens apparaissent et, à l’instar des Power Rangers ou des Tortues Ninja, des costumes de couleur jaune, verte, rouge, bleue et violette, cachent leurs visages et mettent exergue leurs musculatures. À l’évidence, leur set sera coloré, drôle et épique ! « Dead or Alive » et « Morning Dew » inaugureront la prestation. Tout de suite, le public adhère au concept et acclame le groupe après chaque titre. Ce sera leur première fois à Paris et, sans aucun doute, ils s’en souviendront… Les passages festifs et dansants, faisant penser à du métal folklorique, sont efficacement contrastés par l’usage du chant plus guttural et des rythmiques lourdes. Earl Quake interprétera des soli dans la pure tradition du heavy metal. Avant « Nameless Grave », titre permettant à l’assemblée de chanter en chœur, une licorne investira les planches. Pour le plus grand bonheur des fans, elle offrira un fût de jus de houblon à la fosse. Ce dernier traversera la salle pour terminer son voyage au niveau de la console des lumières. Un bel instant de convivialité et de partage ! En milieu de prestation, le groupe laissera de côté les instruments. Sovereign Storm prendra alors le micro et, à la manière de Michel Vedette, il donnera, avec ses acolytes, un cours de danse. Profitant de ce moment de faiblesse, le monstre reviendra et les affrontera au cours d’une bataille épique, faite de cascades au ralenti. Cet être malfaisant et diabolique trépassera sous les coups de haches et d’épées. Logiquement, « Superhero Meddley », titre mélangeant les génériques de Batman ou encore de Spider Man en version métal, suivra. Le magnifique « Grailquest Gladiators » clôturera le set. Au cours de leur épopée, ces chevaliers des temps modernes ont réussi à retrouver le Graal. Cependant, ce sera sans compter une dernière apparition Dr Skull qui viendra pourfendre le pit et terroriser les plus faibles. Incroyable, merveilleuse, épique et sacrément divertissante. Voici donc comment il est possible de qualifier cette prestation d’un groupe qui parvient à redéfinir et à moderniser la dimension épique de la musique métal. À revoir sans modération !

Après tant d’émotions, malgré leur statut de tête d’affiche, il sera bien difficile pour Van Canto de prendre la relève. Formée en 2006, cette formation de power metal est l’une des plus intéressantes de ces dernières années. En effet, leur concept de reprendre des classiques du hard rock en version a cappella leur a permit de fouler les planches des plus grands festivals européens. Ce soir, ils diviseront leur performance en deux parties. La première moitié sera consacrée à l’interprétation de leurs compositions originales. Appuyée par une batterie dotée de deux grosses caisses, les cinq vocalistes dévoileront leurs impressionnantes capacités vocales. À l’évidence, il faut un sacré coffre pour assurer une telle performance. D’ailleurs, les musiciens ironiseront en répétant sans cesse qu’ils boivent beaucoup. Seulement, dans leurs mains, c’est bien une bouteille d’eau fraîche qu’ils tiennent. À entendre les acclamations, les fans sont ravis d’être présents ce soir. Au bout de quelques chansons, le sol tremblera sous les sauts frénétiques et le Petit Bain commencera à tanguer. Cependant, si le concept est intéressant, le début du show est quelque peu redondant, et une certaine impatience se fait sentir durant l’attente des premières reprises. Pour preuve, dès « Wishmaster » (reprise des Finlandais Nightwish) et « Kings of Metal » (reprise de Manowar), la foule incarnera une sixième voix lorsqu’il faudra scander les paroles. Ces moments seront dotés d’une réelle intensité. Lors des soli, des effets seront ajoutés aux voix pour imiter le son des six cordes et les chanteurs s’essaieront alors à l’art du air guitar. Faisant redescendre la tension, la cover de Blind Guardian « The Bard Song » apaisera les corps et cela permettra d’apprécier la beauté du titre. Quelques pogos finiront néanmoins par éclater lors de la réinterprétation de quelques riffs issus de « Battery » (Metallica). Pour finir en apothéose, le concert se terminera par un titre d’anthologie : « Fear of the Dark » d’Iron Maiden. La salle vibrera, certains atteindront presque un état de transe et la magie de cet hymne opérera durant sept minutes. Le frontman de Van Canto ira jusqu’à imiter les célèbres sauts de Bruce Dickinson lors des moments opportuns. Un final grandiose ! En somme, Van Canto propose des compositions intéressantes mais parfois répétitives. Pour le moment, la force de ce groupe reste encore dans sa capacité à faire communier les métalleux grâce à des reprises, toutes plus incroyables les unes que les autres.

Cette soirée fut finalement très réussie. Grailknights aura impressionné et la prestation de Van Canto fut des plus sympathiques. Merci donc à Access Live, aux artistes composant ce beau plateau et au public venu communier durant quelques heures.

Visuel : (c) Affiche du concert

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Simon Théodore

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