Pop / Rock
[Live report] Mutiny On The Bounty au Petit Bain

[Live report] Mutiny On The Bounty au Petit Bain

19 March 2016 | PAR Bastien Stisi

Gros coup de cœur de la dernière édition du MaMA, intégré à notre liste des 20 meilleurs albums de l’année écoulée, les Luxembourgeois de Mutiny On The Bounty, indéniablement meilleur groupe de math-rock du Grand-Duché de Luxembourg (ok, pas trop de challenge), ont une nouvelle fois confirmé hier soir, dans les entraves moites et tangentes de l’exigeant Petit Bain, la formidable capacité de leur dernier album Digital Tropics à s’avérer aussi jouissif en studio qu’en live. Pas si évident.

Et si l’on parle de jouissance, c’est peut-être parce qu’ici, les guitares (deux, plus une basse) se caressent (brutalement), s’entremêlent et s’embrasent (on pourrait même dire, avec un esprit un peu libidineux, qu’elles partousent), échange réalisé à plusieurs qui aboutit, toujours, sur la même sensation de bien-être intense. Viscéral, porté par une énergie redoutable (clairement, ces quatre types-là donnent l’impression de jouer leur vie sur chaque accord), ce fracas se fait audible quoique bizarre, danse verticale réalisée par le biais d’un math rock électronique, qui se confond, lorsqu’il se fait moins frontal, avec le post rock numérique.

Quasiment pas de répit entre tout ce qui nous est proposé (qui provient, majoritairement, du dernier album, d’« Ice Ice Island » à « MKL JKSN », de « Dance Automaton Dance » à « Countach »), et quasiment pas de blabla non plus. C’est aussi que le groupe, conscient qu’il était nécessaire de se taire, a laissé sur Digital Tropics les guitares et les machines (et aussi cette batterie, mise au centre de la scène) engager seules la conversation, mettant ainsi de côté ces voix quasiment dignes d’un héritage nu-métal ou post-grunge (clairement, le timbre du chanteur Pzey n’était pas loin de celui de Jacoby Shaddix, le chanteur de Papa Roach), qui venait sur Trials et sur Artifacts, parasiter le propos global par une énergie souvent vaine.

Boules Quies essentielles, guitares torrentielles, et live démentiel : Luxembourg, terre de partages, terre de ravages.

Visuel : (c) BS

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Bastien Stisi
Journaliste musique. Contact : [email protected] / www.twitter.com/BastienStisi

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