Pop / Rock
[Live report] Le Noiseur, Radio Elvis et Aline à la Maroquinerie

[Live report] Le Noiseur, Radio Elvis et Aline à la Maroquinerie

10 June 2015 | PAR Bastien Stisi

Créée en 2013, la division label de [PIAS] (qui héberge aussi Florent Marchet, Baxter Dury, Alain Chamfort ou Jean-Louis Murat…) présentait hier soir à la Maroquinerie et au cours d’une [PIAS] Nites spécialement dédiée trois de ses pépites les plus prometteuses.

Le Noiseur : timide mais charmant

Dans l’intimité (relative) de l’interview, Simon Campocasso, devenu Le Noiseur pour les besoins de son premier album Du Bout des Lèvres, nous assurait que le simple fait de chanter n’était initialement pas pour lui une évidence absolue. A priori problématique pour quelqu’un qui a l’ambition de faire de la scène. Sauf que cette non-évidence, qui se constate effectivement parfois en live (malgré l’ajout d’une véritable formation rock autour du chanteur et une diction très juste, le tout peine à décoller), elle parvient en réalité à fonder tout le charme d’un auteur manifestement réservé et volontairement décalé. Alors, au milieu du récit de cette histoire d’amour passée dont il décrivait déjà les différentes étapes sur son premier album, et dont il présentera les extraits les plus appliqués (« Sexual Tourism », « 24×36 », « Amour Gothique »), Simon offre des verres au public, distribue un CD de cet album à une figure du premier rang, pose presque devant l’objectif photographique de cette grande blonde en charge des chœurs qui immortalisera donc l’instant depuis les hauteurs de la scène…On pense au phrasé de Biolay, à la pop cinématographique de Gainsbourg, à la prose lettrée de Nicolas Comment (qui le joindra d’ailleurs sur scène afin d’interpréter en duo son « Coquelicot sur la Falaise »), et globalement, à une pop variétale très référencée et pleinement emplie d’un bel esprit de sincérité.

Radio Elvis : référencé et captivant

Plus référencée encore (on sait l’attrait du chanteur du trio pour la littérature de London, de Saint-Exupéry, du Marquis de Sade…), le rock de Radio Elvis, lui, commence pour sa part à avoir de véritables habitudes lives. Déjà constatée au Théâtre de la Loge et plus récemment au Café de la Danse, et validée lors des Inouïs de ce Printemps de Bourges 2015 qui ont vu le groupe remporter le Prix des Jury, l’assurance live du trio s’est encore largement confirmé hier soir. Et si certains commencent à entrevoir les signes d’une petite arrogance ascendante (le chanteur Pierre Guénard est beau garçon : il serait dommage pour lui que sa tête en vienne à trop grossir…), la plus grande partie du public saluera avec un bel élan les poèmes progressifs et vagabonds du trio (l’invitation au voyage est le véritable leitmotiv du projet) qui est en train de nous préparer, si son contenu est égal à ce que l’on a déjà entrevu (« La Traversée », « Bleu Nuit », « Goliath »), l’un des très grands albums marqués « rock français » des mois à venir.

Aline : électrique et euphorisant 

Et puis, contraste saisissant, à la hauteur solennisée de Radio Elvis succèdent les humeurs euphorisées d’Aline, venus présenter, deux ans après la sortie de leur premier album (Regarde le Ciel, 2013) et après une première tentative en première partie du concert de Baxter Dury à l’Olympia, leur second album prévu pour la toute fin du mois d’août. Et cet album, à la vue de la très belle énergie que l’on a pu voir hier soir, le groupe paraît parfaitement impatient de le défendre, ce qu’ils ne devraient pas trop avoir de mal à faire compte tenu de l’accueil qui lui a été fait devant une Maroquinerie acquise d’emblée. Car fait remarquable : les morceaux connus (« Elle m’oubliera », « Voleur ! », « Regarde le Ciel », l’idyllique « Je Bois et puis je Danse »)  auront hier soir fonctionnés presque autant que les morceaux pas encore connus (« La vie électrique », « Plus noir encore », « Avenue des armées »). C’est le talent d’un groupe, dont on notera aussi encore le bel humour, qui a su fédérer autour de lui une armée de fans clairement assumés. C’est aussi la qualité d’un second album qui aura bénéficié, collaboration grandiose et grandement logique, de la production de Stephen Street, ce producteur britannique dont on sait qu’il a contribué au façonnage des albums, tous new wave et sensiblement mélodiques, des Smiths, de Morrissey, de New Order, des Sundays.

La Maroquinerie, maligne, s’en amusera, en balançant au terme d’un dernier élan forcément électrique et d’un concert vitalisant, le « This Charming Man » des Smiths. Clin d’œil respectueux pour performance radieuse.

Visuel : © B.S.

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Bastien Stisi
Journaliste musique. Contact : [email protected] / www.twitter.com/BastienStisi

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