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Playlist de la semaine (144)

Playlist de la semaine (144)

08 January 2016 | PAR Bastien Stisi

Le 27e album de David Bowie, l’arrivée du nouvel album de Yeasayer, la sodade toute simple de Mariana Ramos…la playlist de la semaine, rendez-vous hebdo confectionné par Toute La Culture, rien que pour vos oreilles et pour vos tympans exigeants :

1. David Bowie, « Lazarus »

Après avoir dévoilé la vidéo, mystique et iconoclaste, du morceau éponyme de son 27e album, David Bowie introduit de nouveau son Blackstar par le biais du clip de « Lazarus », qui présente une nouvelle fois son protagoniste pénétré par les spasmes cérébraux les plus troublants. Niveau sonore, ce nouveau disque, sorti hier, s’aventure cette fois sur des terrains du jazz expérimental, rappelant à la Terre entière que le génie d’hier n’a rien perdu de sa superbe et de sa formidable vision de ce qui se fera demain. Avant-gardisme éternel.

2. SOPHIE, « VYZEE »

Que cache un producteur londonien de sexe masculin (Samuel Long) derrière un pseudonyme de fille (SOPHIE) et un projet utilisant le plus souvent des voix émanant, justement, de cordes vocales a priori féminines ? Un tas de choses, à regarder de très prêt pour ne pas s’y méprendre. Car si le dernier EP du curieux britannique, à la tête d’un label qui ressemble des zozos de son genre (PC Music), se nomme Product, c’est bien afin de définir la démarche qui est la sienne : c’est-à-dire que les excès que le disque envisage (on tombe soit dans l’excessivement sucré « Just Like We Never Said Goodbye » – ou dans l’excessivement acide – « Lemonade », « MSMSMSM ») sont ici afin de dire, par filiation alambiquée, la pauvreté formatée dans laquelle s’inscrivent la plupart de ses tristes contemporains. À écouter en pensant.

3. COVES, « Stormy »

On avait déjà noté, il y a deux ans, la sortie de l’excellent premier album de Coves – Soft Friday –, ce duo en provenance de la capitale londonienne dont on avait alors noté la fusion, réussie, de l’odorat indie et des convulsions noisy. Annoncé par le très bon single « Stormy », voici un 2nd album – Peel – qui se profile pour le mois d’avril, dans des sonorités semblables que celles qui apparaissent sur le 1er essai. Excellente nouvelle.

4. Yeasayer, « I Am Chemistry »

Il y a des choses avec lesquelles l’on ne blague pas : le 1er avril prochain sortira bien le 4e album de Yeasayer, ce fabuleux groupe de Brooklyn dont l’Amen & Goodbye est introduit aujourd’hui par « I Am Chemistry », un titre qui bénéficie de la présence vocale de la folkeuse Suzzy Roche et de ses ambiances mêlant toujours l’électro pop surélevée et le psychédélisme hautement perché. Le clip, lui, tordu comme une rêverie que l’on n’assume pas forcément, s’impose déjà comme le plus bizarre de ce début d’année. À regarder les yeux écarquillés, et surtout, l’esprit grand ouvert.

5. Sunflower Bean, « Easier Said »

L’esprit du psyché voltigeur et de la surf pop qui ne nécessite pas de maître-nageur : c’est la recette employée par ce trio en provenance de Brooklyn, qui en plus de posséder l’un des plus jolis noms de la scène indie rock actuelle (Sunflower Bean, ça sent quand même le soleil), possède aussi l’un des albums qui, dans le genre, suscite l’un des plus sincères engouements. Sortie chez Fat Possum le 5 février, et live au Pop-Up du Label dans la foulée.

6. Mariana Ramos, « Nada e Perfeito »

Quelle autre voix attribuer au petit pays capverdien, depuis le décès de l’icône locale Cesária Évora, que celle de la touchante Mariana Ramos, qui livre avec son Quinta, 5e album de sa carrière, une vision sensible, véritable et éclatante de cette terre décidément destinée à accueillir les voix les plus pertinente qu’il soit afin d’illustrer ce que certains ont nommé un jour la « sodade ». En concert au New Morning le 13 février prochain.

7. Monarchy ; Dita Von Teese, « Girls and Boys »

La venue du duo australien Monarchy (Andrew Armstrong et Ra Black), en concert aux Étoiles le 24 mars, est l’occasion de remettre en avant cette reprise idéale du mythique « Girls and Boys » de Blur, que le duo réinterprète avec l’aide de la star du new burlesque Dita Von Teese, que l’on avait déjà vu aux côtés du tandem au sein de l’excellent clip de « Disintegration », qui mettait alors en perspective les obsessions libidinales d’Eyes Wide Shut de Kubrick et le travail le plus lubrique de David LaChapelle. RelVisions, leur second album, est paru l’an passé chez Hacan Sounds.



Visuel : (c) pochette de Blackstar de David Bowie

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Bastien Stisi
Journaliste musique. Contact : [email protected] / www.twitter.com/BastienStisi

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