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Playlist de la semaine (121)

Playlist de la semaine (121)

04 July 2015 | PAR Bastien Stisi

Le retour des Libertines onze ans après, le clip déjà salué de Kendrick Lamar, la signature de Para One chez Ed Banger…la playlist de la semaine, rendez-vous hebdo confectionné par Toute La Culture, rien que pour vos oreilles et pour vos tympans exigeants :

1. The Libertines, « Gunga Din »

Tous les signaux étaient au vert, c’est désormais officiel : vus à Paris cet automne au Zénith, et de retour  à Rock en Seine cet été, Pete Doherty et Carl Barat entérinent définitivement la re-formation des Libertines, en annonçant la parution du troisième album du groupe, onze ans après le dernier. Celui-ci se nomme Anthmes For Doomed Youth (littéralement : hymnes pour une jeunesse condamnée), et fera flipper les plus vieux : car aux manettes, et c’est la nouvelle la plus inquiétante de l’histoire, c’est  Jake Gosling, qui produit notamment les One Direction, qui est aux manettes d’un disque introduit par un morceau (“Gung Din”) qui a le mérite de compenser ses éléments de refrains fédérateurs (ou racoleurs ?) par une rage rock qui rappellera aux plus fidèles heures les meilleures du groupe londonien. Rendez-vous le 4 septembre, jour de parution de l’album.

2. Kendrick Lamar, « Alright »

Réalisé par un collaborateur de Nicky Minaj, de Mary J. Blidge et de Lil Wayne (Colin Tilley), le dernier clip de Kendrick Lamar (« Alright ») montre un Kendrick en lévitation intégrale, projeté au-dessus d’une ville assaillis par flics, billets de banque et bagnoles tunées. Certains y verront une métaphore du succès planétaire et surplombant que représente son troisième album To Pimp A Butterfly.  D’autres une manière de représenter le super-héros des temps modernes. Tous s’accordent pour saluer l’esthétisme, le scénario et la beauté d’un clip que l’on devrait retrouver, parce que tout ce que touche Kendrick se transforme en or /en fric, tout en haut des classements de fin d’année.

3. Judah Warsky, « Au-dessus de tout »

Que ce soit la faute aux « Painkillers & Alcohool » ingurgités lors de son premier album où aux divagations nyctalopes exercées à « Bruxelles » sur son deuxième, on a bien compris qu’il y avait plusieurs Judah dans la tête de Warsky. Alors, on ne sera pas surpris de voir que Seul, le nouvel EP du Français introduit par un premier extrait clipé (« Au-dessus de tout ») se trouve paradoxalement produit à plusieurs. Plusieurs être réels en l’occurrence, puisque l’on retrouve aux côtés de l’apôtre synthpop Judah le dresseur de Leviathan Flavien Berger (lui aussi signé chez Pan European). Deux références bibliques irrévérentes pour un seul EP, à paraître à la rentrée.

4. Little May, « Home »

De passage il y a un mois à la Flèche d’Or parisienne, Liz Drummond, Hannah Field et Annie Hamilton forment ensemble le projet Little May, produit par Aaron Dessner (de The National) et porté par un clip (« Home ») d’une sobriété bicolore (noir & blanc) et réalisé par Tim Sessler. Bienfaits de la mondialisation : « Home », c’est donc à la fois le berceau natif évoqué par ces Australiennes aux mélodies nostalgiques et doucement envolées, et c’est aussi l’alcôve dans lequel l’on pourra se reposer, à l’autre bout du monde, en écoutant le pop rock sage (mais pas trop) d’un groupe en préparation d’un album à paraître à la rentrée.

5. Juniore, « Marabout »

Après « Christine » et « La fin du Monde », Juniore fait paraître « Marabou », son troisième single toujours signé chez Entreprise (Moodoïd, Grand Blanc, Blind Digital Citizen), un morceau dirigé sur la lancée des accords éperons et cavaliers qui proposaient déjà, hier, une rencontre fortuite entre Morricone et Françoise Hardy. Ici, on ajoutera la référence marquée à La Femme et à ses productions psyché-vintage, tant ce « Marabout » aurait pu trouver sa place dans les recoins anguleux de Psycho Tropical Berlin, le premier album du groupe mené par Clémence Quélennec. Le clip, lui, est à moitié réalisé par Anna Jean, la voix et l’ADN d’un projet rafraîchissant, puisque clairement rétro.

6. Pomme, « J’suis pas dupe »

« J’suis pas dupe » est le premier single de pomme. Petite échappée folk à la française portée par un filet de voix irrésistible ce titre qui semble “bien dans son chœur” est porté par une vidéo qui nous rappelle le super 8 de nos années d’enfance. A consommer sans modération avec un petit verre de cidre à l’apéro ou en première partie de Angus et Emma Stone le 5 juillet à la Coopérative de Mai de Clermont-Ferrand. (Yaël Hirsch)

7. Para One, « Elevation »

Jusqu’à ce jour, et c’est une surprise, le vrai bon coup dans la rubrique « transfert de l’été » n’a pas (encore) été réalisé par le PSG (qui vient à peine de voir l’UEFA lever les sanctions à son encontre dans le cadre du fair-play financier, soit dit en passant). Car l’on ne parle pas ici de gros sous, mais plutôt de gros son. Ed Banger, le label de Pedro Winter, qui avait été déjà fait le coup de la recrue « star confirmée » en signant il y a quelques années Cassius, vient en effet de faire signer Para One, porte-étendard d’une scène post french-touch libérée du joug de ses prestigieux prédécesseurs et fondateur de Marble avec Bobmo et Surkin. Une arrivée qui se conjugue avec la sortie d’un EP cet été, Para One & the South African Youth Choir: « Elevation », qui sera suivi d’un album en 2016.  


Visuel : (c) pochette de Elevation de Para One

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Bastien Stisi
Journaliste musique. Contact : [email protected] / www.twitter.com/BastienStisi

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