La playlist en collé-serré
Cette semaine, le retour des Rebels of Tijuana et de René Aubry, les belles incursions de Jowee Omicil et d’Abel Orion pour finir avec une découverte : Ghern.
Et le blizzard s’estompe – The rebels of Tijuana
On commence tout en langueur mais, également, en longueur. Huit minutes au compteur pour une variation-jubilation sur le thème de la répétition, du travail de studio et pour le coup ici de cette complicité masculine qui parfois produit le meilleur…. Nostalgie oui, un peu et ,surtout avec l’intro, dans cette idée de variation en mode souffleurs. Que reste-t-il des jours heureux ? Rien que du vent dans nos pensées…
Enlassés – René Aubry
Très vite, forcément, apparaît au loin ce sentiment mélancolique avec celui que l’on avait franchement perdu de vue, depuis Pina Bausch et tous ces génériques télé, la saga Yann Tiersen … Avec son nouvel album (“Petits sauts délicats avec grand écart”) Aubry continue de cultiver son petit jardin, de ceux où l’on flâne après la pluie, pieds mouillés et chaussés de tongs, heurtant sans le vouloir la coquille d’un escargot. Quand la musique s’essaie au silence, c’est peut-être un peu comme ça.
Touching me – Abel Orion
Après, et c’est toute la science de la playlist ; qu’est ce que l’on va bien pouvoir mettre après, quelque chose toujours dans le même ton ou, à l’inverse, un beat légèrement déviant, qui entraîne ailleurs ? Merci à Abel Orion de nous servir sur un plateau tout ce que l’on voudrait dire à ce moment précis : mouvement discret mais enjoué, un peu de tropiques dans des rythmes pop, pour le coup bordelais. Cette fois, c’est bientôt l’été.
Rare démarré – Jowee Omicil
Allez, c’est parti … Pas collé serré mais presque , à partir de la trentième seconde, la bonne fusion montréalaise, « rythmes africains, mélodies de Bach et Mozart, échos de Thelonious Monk, de la chanson martiniquaise ». Impossible de ne pas taper du pied et de comprendre, au même moment, le fort degré de sophistication de cette musique apparemment légère. On se la repasse immédiatement.
Sauve qui sauve – Ghern
Et alors, dommage, tandis que ça se termine voilà que ça nous reprend, cette triste tentative de chanter pour dodeliner de la tête et dire des trucs en français qui cherchent à faire leur petit effet, de loin en loin, dans cette constellation où visiblement tout s’enfuit. On a beau se transformer en oiseau et voler un peu, le souvenir de la chute n’est jamais très loin (mais tout tient dans l’économie de la percussion).
Visuel : couverture Rebels of Tijuana