Musique
La playlist de la semaine d’or

La playlist de la semaine d’or

01 October 2017 | PAR Antoine Couder

Accordé par le gouvernement chinois au début des années 2000 afin que les courageux travailleurs puissent rendre visite à leur famille. On fait la même chose avec nos amis musiciens : une petite visite d’automne.

Drink that Butter – Unno

« Un morceau qui parle de gens qui ne veulent pas vivre sur terre », selon l’un des musiciens, une pesante et pourtant gracieuse mise en abîme de l’image, du plan fixe et de ce que finalement on peut encore voir bouger à l’intérieur. James Blake, Breton et Sbtrkt : des références sur lesquelles on souffle comme sur un chardon, pour le plaisir de ressentir quelque chose. Bois, bois, bois affreux petit spoiler, ici les danseuses sont formidables et les voitures qui tournent autour sont de sublimes BMW 320.

Pleasure (live)– Justice

À peu près la même technologie, mais presque totalement l’inverse, en termes de poids et mesures, d’esthétique et d’ambition. Justice c’est un peu comme Mc Do, après tout ce n’est pas si cher, on connaît très bien les ingrédients et en plus, on y vient comme on est. Dans le plus simple appareil de pensée. Alors maintenant qu’Hugues Hefner est mort, le fameux duo français va peut être digger jusqu’aux moins de 12 ans et produire de l’éducation sexuelle en ligne. En matière de french touch, plus rien ne pourra sérieusement nous étonner.

Sequences (Pete Herbert/disco trisco remix) – L’Impératrice

Mais la preuve que ça peut s’arranger, ce remix de Pete Herbert/disco trixo ordinairement un peu lourdingue et qui cette fois, passé la longue intro, s’envole carrément dans les bras de notre impératrice préférée. Il y a ce petit motif de guitare entêtant et donc ces paroles, réduites à leur évidence. On en reprend une dose avec le mini album de remix où l’on nous propose trois autres versions de cette séquence de « ah » et de « oh ». Mais en beaucoup moins bien.

Les vieux de mon âge – Hugo TSR

Ça commence un peu comme un film de la nouvelle vague et puis en fait non, c’est de la vague ancienne ; la vieille histoire de la jeunesse contre les vieux sauf que cette fois – tout va tellement vite n’est-ce pas- les vieux ont en fait toujours le même âge c’est-à-dire 25 ans. Visage masqué, jamais trop possédé par sa testostérone, le flow sans chichi du dit TSR est prétexte à quelques rimes bien senties qui coche la case sociale dans l’ambiance du Nord de Paris. « Reçois que des factures/j’ai pas d’correspondances comme une ligne bis ». L’album vient tout juste de sortir.

Down on my knees – Kitty, Daisy &Lewis  

On peut gloser sur les mille et une raisons qui font que l’on va se retrouver à genoux, où plutôt genoux à terre au pays du rock’n roll où les fans bossent toujours dur pour se faire connaître et même reconnaître par les Dieux. Le “Blow job” comme l’on dit où encore ce “Head” qu’évoque Prince dans sa chanson éponyme entièrement consacrée à la fellation. Mais, on est ici en famille, les sœurs et le petit frère Durham ont monté d’un cran sur l’espace-temps du Rythm&blues, mais ne vont tout de même pas faire n’importe quoi. Juste un cinquième album et une belle petite bagarre.

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Antoine Couder
Antoine Couder a publié « Fantômes de la renommée (Ghosts of Fame) », sélectionné pour le prix de la Brasserie Barbès 2018 et "Rock'n roll animal", un roman édité aux éditions de l'Harmattan en 2022. Auteur d'une biographie de Jacques Higelin ("Devenir autre", édition du Castor Astral), il est également producteur de documentaires pour la radio (France culture, RFI).

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