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Dossier spécial Saint-Valentin : le couple comme oasis de liberté et de créativité

Dossier spécial Saint-Valentin : le couple comme oasis de liberté et de créativité

13 February 2012 | PAR Yaël Hirsch

Pour ce 14 février 2012, nous souhaitions fêter le couple dans ses aspects les plus fondamentaux. Et dépasser l’alternative fade « Saint-Valentin cul ou cucu » : d’une côté, le sexe, le cru et de l’autre l’idylle. Car un couple, c’est bien évidemment bien plus que cela. La liberté du cru et la possibilité de l’idylle. Aujourd’hui nous fêtons bien sûr le fameux « égoïsme à deux » de Madame de Staël, mais également l’ouverture du chiffre 2 à la possibilité d’un monde entièrement nouveau.

 

Le couple, c’est l’avenir, et pas seulement à cause des enfants promis à ceux qui se sont bibliquement connus. Comme le montre Bérénice Clerc dans son article sur le meurtre et la renaissance du couple dans l’art contemporain, le chiffre deux dépasse largement le duo archétypal papa/maman. En art, comme une version exacerbée de la vie, le couple peut aller jusqu’à l’extrême limite de la destruction pour se renouveler. Chacun des journalistes ayant participé à ce dossier est allé chercher cette dialectique marquante dans les films, les livres, la musique et les arts visuels qui l’environnent.

 

Pour poser la question « Qu’est ce qu’un couple ? » chacun d’entre nous s’est demandé quelles étaient les vraies et les fausses transgressions du chiffre 2 que la culture nous offrait aujourd’hui. La vraie transgression est bien plus profonde que les quelques frissons téléguidés et factices qu’offrent les immanquables dossiers « sexe » des magazines, qu’une étreinte un peu sale, très déphasée et pleine de colère dans un roman néo-féministe, et que la mode des boites sulfureuses qui font la nuit parisienne après avoir été des lieux de luxure.

 

Et Bien sûr cette transgression passe encore et toujours par le sexe, si intime, si anti-social, et donc si menaçant pour l’ordre existant. On la retrouve, cette pette révolution de la chair, dans certains « genres » comme le Hentaï japonais. On la retrouve dans l’amour vrai, pleinement vécu malgré toutes les différences, thème classique et néanmoins encore une fois rénové avec brio par Emilie de Turckheim dans son roman « Emilie est chauve » (Eho, 2012). Le corps et surtout la mémoire des corps demeurent des fanions de révolution. On les aperçoit dans certaines maisons closes quasiment oubliées et sur les scènes de nos théâtres où la peau livide est bien triste, où le corps neutralise son potentiel érotique pour nous amener vers un ailleurs souvent désenchanté. Le cinéma est l’art par excellence de soufre sur les corps. Art populaire aux millimètres de peau et aux secondes de baisers réglementés, le cinéma est devenu l’art par excellence du sexe qui dérange.

 

Sauf qu’après avoir tout vu dans toutes les positions et selon toutes les combinaisons, in fine, c’est la liberté de l’érotisme qui surprend encore et ouvre de nouvelles perspectives sur nos grands écrans. Que le cinéma nous représente de plus en plus de personnes âgées dans des situations de désir et de construction de couple ouvre certainement la porte à de nombreux renouveaux et met un point final à l’éternel « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants ». Désormais, l’on refait sa vie plusieurs fois, à la scène, à l’écran et dans l’alcôve.

 

Ce dossier n’a pas de parti pris. Il  pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses.  Nous nous sommes simplement demandés où aller chercher des oasis de liberté dans un monde qui nous intéresse et qui nous plait, tel quel. Certes, les bases du couple sont de plus en plus fragiles. Mais du désir à l’amour fou en passant par l’amitié inconditionnelle, nous avons aujourd’hui la chance de choisir chacun de nos couples ; et partant de sortir de la figure triste du « 1 » pour réinventer à 2 – et puis à plusieurs !-  notre avenir.

 

Très belle saint-Valentin à tous nos lecteurs ! Gâtez de toutes vos forces votre douce moitié et si vous cherchez un peu de tonus, n’hésitez pas à mettre en route notre playlist transgressive.

 

La Rédaction.

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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