Musique
[Live report] Un dimanche à We Love Green

[Live report] Un dimanche à We Love Green

12 June 2017 | PAR Elie Petit

Toute La Culture a suivi la dernière journée du 6ème festival We Love Green. Un line up exceptionnel et une superbe ambiance que l’on vous raconte ici.

 

« © Xavier Schwebel / Picturetank ».

Ouverture des portes à 13h30. Pour ce deuxième jour de festival, le soleil tape fort mais se glisse parfois derrière quelques nuages. Le public arrive tranquillement, dans une longue transhumance, dépassant le château de Vincennes, jusqu’à l’entrée du festival eco-responsable de référence en France. Ici, 100% de l’énergie provient du renouvelable (panneaux solaires et générateurs à l’huile recyclée pour une énergie verte), et 100% des déchets sont triés, revalorisés, ou compostés (pour création d’engrais). Au chapiteau Think tank, place aux idées et se succèdent intervenants et citoyens pour débattre et partager opinions et projets.

Voilà le contexte de ce festival conscient. Mais si le public est sensibilisé et bienveillant, voire pro-actif à l’égard de la cause, il est surtout là pour la programmation. Et pour ce dimanche, elle est exceptionnelle. Les uns après les autres, les têtes d’affiches se succèdent à une cadence effrénée.

Seu Jorge ouvrait le bal des grands noms de cette journée dominicale. Le chanteur brésilien, après son concert à guichets fermés à l’Olympia, présentait son album de reprises David Bowie. Seul à la guitare sur la scène du chapiteau Prairie, il enchaine en portugais des tubes, de Rebel Rebel, Pretty Things jusqu’à Space Oddity. L’exercice est difficile : on reconnait les premières notes de chaque morceau, on chantonne, puis on décroche, n’osant superposer les paroles en anglais aux traductions créées pour l’occasion. La fragilité du moment crée un léger malaise.

Beaucoup plus entrainants, voici Amadou et Mariam. Le couple a une présence scénique, des accroches aux public et une énergie qui font mouche immédiatement. On frissonne sur Sabali, on danse sur Bafou Safou et on chante sur Le dimanche à Bamako. Un des temps les plus joyeux de la journée.

Camille déboule ensuite sur la même scène. Elle présente son nouvel album, excellent opus, touchant, fin. Toujours sa patte mais qui progresse au fil des albums. Les onomatopées, la percussion, les danses tout est là. Quelle joie de la retrouver, toute en mouvement et avec ses chants chorals.

Une petite pause, un changement de scène et c’est la tempête de ce festival qui déboule. Le rappeur Action Bronson a mis le feu en à peine 20 secondes sur scène. Son flow, ses instrus, tout est en puissance. Il s’asperge d’eau, asperge le public, déchire à moitié son T-Shirt. Un monstre du rap. Il fait partager son plaisir d’être là et précise qu’il restera à Paris pour une semaine dans le cadre du tournage de son émission culinaire Fuck That’s Delicious. Branson, chante sur du Phil Collins, Bronson change d’instru toute les minutes et le flow suit, Branson pose sur une instru caribéenne désossée, parce que “personne ne rappe sur ça” et conclue que c’est parce que c’est “fucking ridiculous”. Il est imbattable.

Toujours côté rap US, c’est le phénomène Anderson Paak qui débarque sur la scène Prairie. Celui qui a commencé comme monteur sur les clips de Dr Dre est maintenant son protégé. D’une énergie dingue, ils saute partout, harangue la foule. Un melange de rap, de soul, de jazz même. Et l’on pense également à Bruno Mars dont il a fait des premières parties cette année, pour l’énergie virevoltante. Mais le show perd quand il rejoint la batterie. Sa voix, qui ressemble à celle de Kendrick Lamar, les arrangements, sont de qualités. Mais le show visuel en a pâtit.

Pause dîner. La proposition est alléchante. Des dizaines de restauranteurs joue le jeu du renouvelable. On attend parfois longtemps. La palme de la rapidité revient au Petit Cambodge dont la file pour des Bobun ne désemplit jamais.

Nicolas Jaar, nom mythique qui résonne dans l’imaginaire des amoureux d’electro ces dernières années est la grande attraction de la journée. La rumeur bruit que ses lives seraient décevants. Les premières minutes, sont très étranges, plus une experience de sound design que de concerts de festival. Vingt minutes durant, le chilien teste des nappes, des sons, san structuration rythmique apparente. Le public s’impatiente. Mais quand le beat survient, on est éblouit de percevoir la construction dans laquelle on a été menée, pas facilement, mais surement. Désormais ca envoie. Mais c’est exigeant. Jaar a cette force de ne pas à voir à jouer sur la frustration. Mais il tient son public par le doute, savamment instillé. C’est stop? c’est encore? Ou va-t-il ? C’est illisible. En réalité Nicholas Jaar va où il veut. Empruntant tout types de tempos, tous types de sons, La scénographie est belle, avec ces barres verticales et horizontales et cet écran qui montre des images lives du DJ en close up, . Un des Dj set les plus intelligents et intéressants vu depuis longtemps.

Pour finir, c’est Moderat qui a été choisi. Le duo allemand présente III après un passage magnifique à l’Olympia l’an dernier. Sur scène on retrouve leur plus grand tubes, la voix d’Apparat qui sait se mettre en retrait pour les passages electro. Sur les écrans, leurs designs cryptiques. Et dans les coeurs et les oreilles sifflent les célèbres A New Error et Bad Kingdom.

En 7 heures, 7 concerts de haute volée, une organisation sans failles, We Love Green était, cette année, largement à la hauteur de sa réputation.

 

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Elie Petit
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