Musique
[Live report] Omar Souleyman, Ifé et Golden Dawn Arkestra au Cabaret Sauvage pour le Smmmile Festival

[Live report] Omar Souleyman, Ifé et Golden Dawn Arkestra au Cabaret Sauvage pour le Smmmile Festival

18 September 2016 | PAR Elie Petit

Le mythe Omar Souleyman se produisait ce samedi soir au Cabaret sauvage dans le cadre de la première édition du Smmmile Vegan Pop festival. L’ambiance était au rendez-vous sous le chapiteau. Une prestation précédée par les passages remarquée des portoricains de Ifé et du collectif d’Afrobeat psyché, Golden Dawn Arkestra, venu d’Austin au Texas

C’est ce weekend que se déroulait la première édition du Smmmile Vegan Pop festival, destiné à réunir vegans convaincus, végé-curieux et amateurs de bon son. Sur trois jours, les festivaliers, ont pu tester divers foodtrucks veganes, visiter le Village des Initiatives et assister à deux soirées concerts au Trabendo et au Cabaret Sauvage. Le festival s’étendait sur la quasi-totalité des sites de la Villette.

La soirée au Cabaret Sauvage commence doucement. Mais une fosse conquise, bien que peu nombreuse, s’extasie devant la folie du Golden Dawn Arkestra. Ils sont 9 sur scène, les musiciens du collectif d’Austin au Texas. A part le nom, qui se traduit par Aube Dorée, rien à voir avec le parti politique grec néo-nazi homonyme. C’est même bien le contraire. Sur scène, tous sont masqués ou déguisés.

Leur musique, électrique et cuivrée, les chansons, en anglais mais pas que, leurs tenues, entre l’Afrique et Burning Man, entre le désert et la mer sont uniques. On ne saurait vraiment distinguer qui est le leader entre ce barbu au clavier et cette femme qui s’avance sur devant le scène et lâche son xylophone pour enjoindre le public à danser. Les effets de guitare funky, la flute traversière, les congas font vibrer le chapiteau. Chaque musicien vient faire un numéro et c’est particulièrement le jeu de cerceau lumineux dans le noir qui nous bluffe. On pense à Jungle, La Femme et bien sûr à Fela Kuti. Un collectif à suivre et écouter les jours de grisaille

Après une courte pause, c’est au tour du groupe portoricain Ifé, qui foule le sol parisien pour la première fois. C’est tout d’abord doux, puis le rythme s’intensifie, auquel se superpose un beat electro. On apprécie les voix aux accents latins et le numéro de rumba “comme dans le quartier”, percussions-voix. Leur morceau éponyme est le plus construit. Une gentille découverte

Pause à nouveau et s’ensuit la plus longue balance de micro de l’histoire des balances. Le public se met même à jouer à répété les “un ! un ! ” de l’ingé son. Sur le côté une assistante d’Omar Souleyman vérifie le retour et la reverb’ du micro. Du jamais-vu. Mais on sait pourquoi. Omar Souleyman, sur scène, c’est deux synthés, un micro et les mains du chanteur. Le syrien, né en 66, est une idole. Ses passages dans les plus grands festivals du monde font le buzz. Il est le fer de lance international de cette musique arabe traditionnelle teintée d’électronique.

Sur l’introduction au synthétiseur son violon du musicien, alors seul sur scène, sifflent des youyous dans la salle. Une voix résonne. On cherche Souleyman. Il entre sur le côté et la salle se déchaîne aussitôt. Il chante peu, répète les mêmes phrases et tape des mains immodérément sur les passages instrumentaux. Bien 75% du concert. Son long vêtement, sa coiffe, ses lunettes noires contribuent au mythe de cet ancien chanteur de mariage syrien, réfugié en Turquie depuis le début de la guerre dans le pays. Ses joues creusées et le sourire sous la moustache, ses long appels pour haranguer la foule font mouche. La musique est puissante et change souvent. Lui jamais, tapant encore et toujours dans ses mains, plus ou moins dans le rythme et tenant son micro sous le bras entre quelques phrases et un constant ‘Thank you, Shoukran” après chaque titre.

Le public, sous les arabesques des claviers, l’oublie et s’oublie parfois, pris de transe. Un phénomène légitime considérant la musique entêtante mais aussi le show, limité. Souleyman, plus qu’un chanteur est un vrai ambianceur, peut-être un des plus grands. Un showman dont le show, passe vite, trop vite. Et qui n’a pas prévu de rappel, au grand dam du public de ce soir-là.

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Elie Petit
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